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Publié le Mis à jour le

GENS D'ICIAurélie Gallina a le cuir dans la peau

Elle est doublement heureuse, cette jeune femme de 28 ans pleine d’énergie. D’une part, parce qu’elle exerce le métier de sellier, qu’elle aime passionnément, et d’autre part, parce qu’elle l’exerce dans sa ville natale, Lectoure, qu’elle aime à la folie.
Il suffit de l’écouter quelques minutes pour le comprendre, et la laisser nous entraîner dans son atelier, installé à l’ancienne gare, dans un tourbillon d’enthousiasme communicatif.

« J’étais passionnée de chevaux, et à 15 ans, j’ai suivi une formation de sellerie harnachement à Mirande. Cela m’a convaincue que c’était bien dans le métier du cuir que je voulais travailler, sans forcément savoir lequel. J’ai passé ensuite un bac professionnel à Mazamet, qui a confirmé mon choix, d’autant que j’avais un professeur extraordinaire » raconte Aurélie dans un immense sourire.

À peine son diplôme en poche, elle est directement embauchée pour travailler dans les ateliers du maroquinier de luxe Goyard, à Carcassonne. « Ça me plaisait beaucoup, mais je me sentais loin de chez moi, et je faisais toujours les mêmes tâches, alors que je voulais toucher à tout. L’entreprise était florissante. La quitter a été la plus grande décision de ma vie. Heureusement, j’ai été énormément soutenue par mes parents » confie-t-elle.

Aurélie travaille trois ans chez un fournisseur de sièges VIP dans l’aéronautique à Auch, et finit par franchir le pas en ouvrant son propre atelier de sellerie générale. Par chance, une partie de l’ancienne gare de Lectoure se libère ; elle s’y installe en 2018, et s’attelle à sa machine à coudre pour apprendre à tout faire. Tout, vraiment tout : la conception, la réparation, la rénovation, qu’il s’agisse de maroquinerie, de structures de voitures, camions, tracteurs, bateaux… 

Avec quatre ans d’expérience dans mon atelier, je suis autonome et ça me rend vraiment heureuse 

« Ce matin par exemple, j’ai terminé des banquettes, puis j’ai soudé une bâche pour un agriculteur. Cet après-midi, je commence des fauteuils. C’est très varié, et c’est ça que j’adore. Je peux refaire tout l’habillage intérieur d’une voiture, la capote, les sièges, la moquette, les panneaux de portes…, réparer un harnachement équestre si besoin, rénover un fauteuil, une selle de moto… C’est un métier très long à apprendre quand on veut savoir tout faire, et certains préfèrent se limiter à une seule chose, mais je trouve que c’est dommage. Je peux changer de support sans problème, travailler le cuir, le simili, les tissus, la mousse... Il m’a fallu un peu de temps pour devenir autonome, mais aujourd’hui, avec quatre ans d’expériences dans mon atelier, je le suis, et ça me rend vraiment heureuse ».

Elle a même appris avec son conjoint à démonter les structures des véhicules, chose qui n’est pas vraiment enseignée à l’école, et elle trouve toujours de l’aide lorsque les pièces sont lourdes à manipuler. Elle arrive même à pousser les murs de son atelier de 30 m² au départ, pour travailler aujourd’hui sur plus de 110 m², histoire d’y garer directement les véhicules venus se refaire une beauté.

« J’ai restauré beaucoup de voitures haut de gamme depuis mon installation, Triumph, Austin Healey… et même une Oxford de 1957. Je suis fière de voir le résultat, avant/après, c’est fabuleux. Ce métier se perd, alors qu’il est extraordinaire. Je l’aime tellement que je prends des stagiaires pour leur apprendre à mon tour. Je travaille énormément, je ne compte pas mes heures, mais c’est dans la diversité de ce métier que je m’épanouis pleinement ».

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