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BAYROU EN CORRECTIONNELLEL’urgent besoin d’exemplarité des politiques

Le procès qui s’ouvre ce lundi à Paris va s’étaler sur un peu plus d’un mois. Au-delà des 11 prévenus, c’est toute la classe politique française qui doit se sentir concernée.
DÉCRYPTAGE – Bayrou à l’Élysée, « c’est écrit ! »
Face à des Français qui rejettent de plus en plus leurs élus nationaux, il y a nécessité de leur part à retrouver la première des crédibilités : une éthique irréprochable, maladivement irréprochable.

Hélas, les procès de ceux qui ont dirigé le pays ou aspirent à le diriger se multiplient. C’est du plus mauvais effet : le « tous pourris ! » est une opinion qui se généralise, même si elle n’est (heureusement) pas une réalité aussi catégorique. Mais, cette petite musique s’avère dévastatrice en détournant le citoyen de son devoir démocratique. Danger !
 
Au moins peut-on espérer que, au-delà des personnes mises en cause devant le tribunal correctionnel de Paris, ces 5 semaines de procès puissent servir de déclic, d’abord au niveau de la classe politique nationale. Tous les ingrédients sont là pour que (rêvons un peu !) ces longs débats devant la Justice soient utiles, et qu’ils redonnent ses lettres de noblesse à leur mission principale : représenter dignement le peuple français. Pour cela, il faudra sortir de la langue de bois d’une défense acharnée et classique, pour surprendre positivement les Français avec une sincérité qui sonne juste. Chiche ?

C’est en tous cas ce que l’on espère des 11 prévenus, et de la part de François Bayrou en tête. Lui qui, ministre d’État et Garde des sceaux, a dû démissionner après seulement 35 jours et quitter la place Vendôme en raison de cette procédure. Il était alors le premier de cordée pour porter la volonté de transparence et d’éthique affichée par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron. Du plus mauvais effet, quelles que soient les raisons.
 
L’élu béarnais est jugé pour « complicité par instigation de détournements de fonds publics commis entre juin 2005 et janvier 2017, en qualité de président du parti UDF puis MoDem ».

Dans l’ordonnance de renvoi, selon l’Agence France-Presse, il est précisé que François Bayrou « apparaît comme le décideur et le responsable de la mise en place et du fonctionnement du système frauduleux ».

Le procès en correctionnelle commence ce lundi 16 octobre et doit durer jusqu'au mercredi 22 novembre. Dans un monde où les guerres s’enchaînent, à un rythme inquiétant, dans un pays où la crise sociale couve avec un risque permanent d’embrasement, les Français ont besoin de signaux forts et sincères.
 
Ne nous trompons pas, les Français savent parfaitement distinguer la sincérité de la communication. Espérons que les accusés dans cette affaire sauront, pour une fois, nous surprendre positivement… Il y va non pas simplement de leur honneur personnel, mais de celui de toute la classe politique tricolore.
 
Pour François Bayrou, l’enjeu est majeur à titre personnel. A Paris comme ailleurs, ce n’est un secret pour personne, le maire de Pau vise toujours l’élection présidentielle : le rêve de toute sa vie. Comme il l’a souvent confié, il considère que « c’est écrit ! ». Pas si sûr. Déjà contrarié par les figures incontournables de la Macronie : Philippe, Darmanin, Lemaire, Attal… Il est évident que s’il était condamné, cela sonnerait le glas de ses espoirs, et la fin d’une longue carrière politique s’il est prononcé une peine d’inéligibilité.

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