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Diane Ducret entre Pays basque et têtes de gondole

Biarrote d’adoption, l’artiste vient de publier chez Flammarion un nouveau roman, « La Dictatrice », fiction politique narrant l’émergence d’un régime autoritaire incarné par une femme...
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Neuf ans après le premier volet à succès de ses « Femmes de dictateur », traduites en 25 langues, la romancière et essayiste belge renoue encore une fois avec ce sujet du totalitarisme, mais cette fois dans le registre de l’anticipation.

« Biarritz m’a adoptée lorsque j’avais trois ans, et elle ne m’a plus quittée. J’y ai aimé, j’y ai souffert, mais toujours sa douceur océane et son insouciance héritée de la Belle époque m’ont réconfortée » : c’est ainsi que sur le blog de Biarritz Tourisme, Diane Ducret résumait l’an dernier son attachement à la ville de son enfance et de sa jeunesse à rebondissements, où elle viendrait toujours écrire et se ressourcer une semaine par mois, dans l’appartement familial. « Plus je découvre le monde, plus la nécessité de protéger l’âme de cette ville me semble vitale », ajoutait-elle alors.

Née en 1982, élevée sur la côte basque par ses grands-parents, diplômée en histoire de la philosophie, brillante cavalière jusqu’à ce qu’un accident anéantisse ses espoirs de Jeux Olympiques (sujet de son premier roman « Corpus Equi », paru en 2013), Diane Ducret n’a pas vraiment navigué sur le long fleuve tranquille que suggérerait plutôt son attitude paisible et mesurée sur les plateaux de télévision, où elle vient régulièrement promouvoir ses livres.

Une fiction politique d’aujourd’hui…

Et si les sujets souvent graves qu’elle aborde contrastent avec la douceur basque, elle n’en oublie pas pour autant le pays aimé dans ses ouvrages. On se souvient qu’avant le dernier en date (« La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose », également inspiré de son expérience personnelle), paru en 2018, elle avait publié l’année précédente « Les Indésirables », roman dans lequel elle relatait, à travers celle de deux amies, l’histoire du camp d’internement de Gurs, près d’Oloron, pendant la seconde guerre mondiale.

De manière générale, l’histoire des totalitarismes est un sujet de prédilection pour l’ancienne collaboratrice de l’émission « Des racines et des ailes ». Et c’est encore un peu celui de son nouveau roman, « La Dictatrice », paru le 22 janvier dernier chez Flammarion, exercice d’anticipation et fiction politique dans laquelle un futur plausible et peu engageant semble faire écho à un passé pas si lointain. Cette fois-ci, la native d’Anderlecht s’attaque donc franchement à ce genre actuellement si prisé des auteurs qu’est la fameuse « dystopie », censée nous dire quelque chose des dangers qui guettent notre époque pleine d’incertitudes, dans le sillage du « Meilleur des mondes » d’Huxley ou du « 1984 » d’Orwell (les références du genre), ou plus près de nous du « Globalia » de Rufin, du « Soumission » de Houellebecq et du « 2084 » de Sansal (entre autres).

Dans « La Dictatrice », c’est le personnage d’Aurore Henri, figure d’un mouvement de contestation populaire, qu’on suit dans son ascension vers un pouvoir qui deviendra autoritaire, et ce tout au long d’un récit conçu « comme un miroir contemporain du nazisme », ainsi que l’explique Diane Ducret sur le site de Flammarion. Et ce roman, qui nous emmène en 2023, a bien entendu la particularité de placer une femme dans cette position d’homme qu’est « traditionnellement » celle du dictateur, interrogeant au passage le lecteur sur le féminisme contemporain et ses limites.

« Diane Ducret nous livre une vision infiniment romanesque d’un Occident qui sombre dans le chaos et trouve son nouveau guide en une femme aux motivations aussi secrètes que son ambition est démesurée », résume ainsi l’éditeur.

L’ouvrage, bien lancé, a déjà suscité quelques petites passes d’armes télévisuelles… Ce qui n’est jamais mauvais signe. Car après tout, comme l’écrivait un certain Oscar Wilde, « il n'y a qu'une chose au monde qui soit pire que d'être l'objet de toutes les conversations, c'est de n'être l'objet d'aucune ».

Plus d’informations sur le site de Flammarion – cliquez ici

 

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