Pas la peine d’expliquer à un Gersois où se trouve Le Daroles quand vous souhaitez l’y retrouver. L’établissement était déjà en place bien avant la génération de nos aïeux. On évoque même les noms de Stendhal et Victor Hugo venus en personne dans cette brasserie au style terriblement parisien !
Il faut dire qu’il jouit d’un emplacement idyllique, au pied de l’escalier menant à la mairie, face aux jets d’eau de la place de la Libération, et à quelques pas à peine de la cathédrale d’Auch qui draine tout au long de l’année touristes et visiteurs. C’est ici que la ville s’éveille, vibre, s’amuse, avant d’éteindre ses dernières lumières et s’endormir paisiblement pour quelques heures.
Mais être au cœur du centre historique ne suffit pas à assurer la renommée d’un lieu, surtout lorsqu’il s’agit de ravir les papilles. Il lui faut avant tout une ambiance conviviale, et des plats qui n’acceptent qu’un seul verdict : délicieux.
Guillaume et Marie-Perle Manchado, jeune couple trentenaire, ont posé leurs valises ici en 2014, avec la ferme intention de conserver cette renommée de véritable institution, et ils y ont parfaitement réussi.
Tous deux ont hérité de très bons gènes, puisque Guillaume est fils d’agriculteur et viticulteur de Castelnau-d’Auzan, en région Armagnac. Il connait depuis son enfance les secrets d’une bonne table et de l’art de recevoir. Quant à Marie-Perle, son épouse, cinquième génération d’une famille de pâtissiers et fille de Jean-François Arnaud désigné Meilleur Ouvrier de France pâtissier en 2000, elle sait parfaitement satisfaire les gourmands au moment de dessert.
C’est à l’Amphitryon à Colomiers, où Guillaume a gravi les échelons jusqu’au poste de second de cuisine aux côtés du chef Yannick Delpech, qu’ils se sont rencontrés, avant de débuter leur carrière à quatre mains en s’imposant d’office comme restaurant gastronomique au Café Zik, au bord du lac de Marciac. L’aventure les mène ensuite à Auch en 2018, où ils prennent les rênes du Daroles.
Les plats y sont cuisinés à partir de produits soigneusement sélectionnés par le chef, qui n’hésite pas à partir à la rencontre des meilleurs producteurs de la région pour faire son choix. Bio ou issus de l’agroforesterie si possible.
À l’arrivée, on peut “picorer” à la moindre petite faim des rouleaux de printemps aux gambas, des toasts de foie gras mi cuit, des petites tomates farcies au fromage de chèvre frais… À l’heure du repas, on savoure des ris d’agneau rissolés aux trompettes de la mort, une plancha de seiches et couteaux, une tourte au chevreuil et cèpes, des oeufs de caille cuits mollet aux parfums de carbonara et copeaux de jambon noir de Bigorre (une spécialité du chef), et parfois même une tête de veau sauce Ravigote.
Juste après avoir succombé au yaourt crémeux citronné à la confiture d’olive noire, la tarte meringuée revisitée, la croustade à l’Armagnac…, on prend le temps de déguster un café en terrasse pour regarder la ville vivre, en concluant qu’effectivement, c’est délicieux !
Informations sur le site internet du Daroles à Auch
Photos : Alain Martin
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