Nous, vous, je, passons notre journée à dire des cochonneries ! Siiiii, comme j’vous l’dis ! Et l’air de rien, en plus, sans se rendre compte ! C’est ce qui ressort de l’ouvrage « 200 drôles d’expressions érotiques que l’on utilise tous les jours sans le savoir » d’Agnès Pierron aux éditions Le Robert (416 pages, 19 euros).
Mesdames, vous avez la puce à l’oreille ? Méfiance, cela signifie que vous êtes sexuellement excitée, pas que vous soupçonnez monsieur de lorgner sur la voisine… Vous ne vous mouchez pas du pied ? Point de prétention, messieurs, quand vous saurez que moucher, c’est aussi éjaculer !
Je déconne ? Certainement pas, puisque déconner signifie littéralement « baiser sans sortir du con » (pardon patron, c’est pas moi qui le dis, c’est le livre, là…) Qu’est-ce qu’elle fait ta sœur ? Elle bat le beurre ! Oubliez, le sous-entendu trèsss explicite de « elle bat le beurre » est qu’en fait, elle s’envoie en l’air. Baratter = coïter. Quant à la crème, hein, inutile de vous faire un « des seins » !
Dire d’un homme que c’est une « crème d’homme » dans le même genre est un peu, euh, déplacé… Quel pépin ! Oups, ça non plus, faut pas le dire. Avoir un pépin, c’est s’enticher de quelqu’un, ou pire tomber enceinte.
Vous passez sur le billard ? Au début du XXème siècle à peine, le billard était le lit, et une partie de billard était souvent le parallèle de « limer », boule, queue, tout ça… Cela vous donne envie de ruer dans les brancards ? Ouhla, attention, pas de ça ici. Brancarder = copuler. En prenant place entre les jambes écartées d’une dame, les fameux brancards.
Pas de temps pour ça, car vous êtes débordé(e) ? Ouais ben, quand vous saurez que ça vient de « aller à la débordée », à savoir se livrer à la débauche. Une femme débordée, comment dire, c’est avoir des envies d’excès et de débordement mais pas qu’avec sa tête, voyez le genre. Idem pour « être à la bourre », baiser ou être baisé, that’s the question !
Marre, jetons donc le bébé avec l’eau du bain. Stoooopppp. Pardon pour le manque d’élégance, mais cette expression vient de ces femmes, qui souhaitant éliminer les spermato-bolides, pardon spermatozoïdes, après un rapport sexuel, se lavaient au-dessus d’un bidet de porcelaine.
Patron, c’est promis j’arrête de faire « de la lèche », surtout depuis que je sais qu’au 17ème, une femme gourmande de choses de l’amour était appelée une « lèchefrion », pouah. Pas mieux pour ceux qui veulent passer « la brosse à reluire ». Brosser = copuler ; reluire = faire jouir. Il était temps de remettre les pendules à l’heure. Sauf que, l’aiguille est le pénis, et mettre une pendule, c’est conduire l’aiguille au milieu du cadran, genre. Pas besoin de précision sur le cadran, pas vrai ? C’est un peu comme mettre le Pape dans Rome ou le Grand Turc dans Constantinople, tu vois ?
Ah, je me donne un mal de chien pour ce billet… Arghhhh, non, non, patron, je ne veux même pas l’expliquer celle-là. Une sordide histoire de carlins ou bichons élevés spécialement pour… brouter le minou de ces dames. C’est horrible ! Je vais avoir du mal à reprendre du poil de la bête après ça. Encore ? Non ! Reprendre du poil de la bête, c’est… remettre ça, repiquer à la violette, remonter sur la bête, bref coïter.
Donc, résumons, les Français sont de gros dégueulasses qui ne pensent qu’à ça. Ah, tu parles du pays de la littérature, ouais… T’en foutrais, moi. Oups, non, non, pas foutre, surtout pas… On n’en sortira pas… Si, si, on en sort, ouhalalalala, trop compliquée notre langue, enfin idiome quoi… Mieux vaut aller mettre le petit Jésus dans la crèche… Et fourrer la dinde de marrons…
Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien…
Gracianne Hastoy
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire