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    Airbus assemblera aussi son A321 à Toulouse

    C’est désormais officiel, l’avionneur va créer de nouvelles capacités de production dans la Ville Rose. Une très bonne nouvelle pour toute la filière aéronautique de la région…
    AIRBUS 7
    D’ici mi-2022, l’usine Jean-Luc Lagardère, où seront assemblés jusqu’à l’an prochain ses derniers très gros porteurs, hébergera une chaîne d’assemblage « dotée des dernières technologies numériques ».

    Alors qu’Airbus vient de présenter des résultats en partie plombés par les 3,6 milliards d’euros d’amende négociés pour échapper aux poursuites dans l’affaire de corruption touchant à d’anciennes ventes d’appareils, l’avionneur a tout de même vu son chiffre d’affaires progresser de 11% et atteindre 70,5 milliards d’euros en 2019. Il a livré 863 avions commerciaux, contre 800 en 2018. De quoi voir l’avenir avec une certaine sérénité.

    « Nous avons réalisé un très bon exercice, avec de solides performances financières sous-jacentes, essentiellement liées à nos livraisons d’avions commerciaux », a résumé Guillaume Faury, le PDG d’Airbus, ce 13 février.

    Sans surprise, la croissance du groupe est largement portée par la famille A320, qui a représenté 654 des 768 commandes nettes d’appareils enregistrées l’an dernier (et 642 des 863 avions livrés). Sur un carnet de commandes de près de 7.500 avions commerciaux à fin 2019, la gamme A320 pèserait pour plus de 6.200 unités.

    La famille de monocouloirs A320neo fait aujourd’hui office de « best-seller incontesté », avec « plus de 7.100 appareils vendus à plus de 110 clients ». L’A320neo et l’A321 ACF seraient particulièrement plébiscités par les clients.

    La famille A320 en plein décollage…

    En ce qui concerne l’A320, Airbus en assemble déjà une soixantaine chaque mois, mais espère atteindre une cadence de 67 unités en 2023. La chaîne toulousaine déjà en service devrait notamment être modernisée pour passer d’une cadence de 15 à 20 appareils produits mensuellement.

    Pour l’avionneur, l’un des grands enjeux commerciaux sera aussi de faire monter en cadence la production des plus gros représentants de la gamme, à savoir les A321, qui selon les modèles peuvent emporter jusqu’à 240 passagers. Plus de 3.250 unités garniraient le carnet de commandes. L'A321XLR en sera la nouvelle version « longue portée », avec un rayon d’action de 8.700 km et une consommation de carburant réduite de 30% par rapport aux avions de la génération précédente, le tout avec un meilleur confort pour le passager grâce à une nouvelle cabine « Airspace ».

    Pour le moment, il n’existe qu’une chaîne d’assemblage final d’A321 sur le continent européen, située à Hambourg et assez largement automatisée, ainsi qu’une autre aux États-Unis, à Mobile (en Alabama). On savait depuis l’an dernier qu’Airbus projetait de lancer une nouvelle ligne de montage à capacité numérique pour cet A321, et la région toulousaine était déjà largement pressentie pour l’accueillir.

    Ce choix a finalement été officialisé le 21 janvier dernier. Il est intervenu pour des raisons de surfaces et de ressources disponibles, de coûts d’investissement, de compétitivité et de délais de commercialisation, a précisé l’avionneur.

    « Nous bénéficions d'une forte demande qui atteint des niveaux sans précédent pour notre famille leader A320neo, en particulier ses dérivés A321 long-courrier (LR) et très long-courrier (XLR) », s’était justifié Michael Schœllhorn, directeur des opérations d'Airbus, au moment de cette annonce.

    Une ligne automatisée, un demi-millier d’emplois…

    Cette nouvelle ligne d’assemblage prendra place mi-2022 dans l’usine Lagardère, où cessera l’an prochain d’être produit l’A380. Elle pourrait occasionner la création d’un demi-millier d’emplois, en intégrant ou non le transfert de compagnons œuvrant actuellement sur le très gros porteur. Alors que l’usine d’Hambourg connaîtrait quelques retards liés à la complexité des cabines de l’A321 ACF, la nouvelle implantation toulousaine permettra sans doute à l’avionneur de mieux faire face à cette demande en plein décollage.

    Le déploiement de la nouvelle ligne de production toulousaine, avec ses équipements et l’informatique associée, devrait prendre 18 mois. Cette ligne sera largement automatisée, mais on ne sait pas si comme en Allemagne, y seront déployées des machines Kuka, le célèbre roboticien allemand étant désormais passé sous pavillon chinois…

    Quoiqu’il en soit, ce lancement est évidemment une bonne nouvelle pour les sous-traitants et autres équipementiers spécialisés des Pays de l’Adour, qui devraient être assez largement sollicités…

    Plus d’informations sur airbus.com

     

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