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Le Cetia à Hendaye, précurseur mondial du recyclage textile

Grâce à sa plateforme d'innovation dédiée au tri et au démantèlement automatisés des articles textiles et cuir en fin de vie ou invendus, les machines du Cetia franchissent un nouveau cap vers la transition écologique.
André Garreta dela CCI, Gilles Damez du Ceti dans les bureaux du Cetia
Presselib DR
Plusieurs grandes marques comme Décathlon, Eram ou encore Zalando accompagnent l'éco système de Cetia, participant même au développement des machines de tri.
Présentation des machines à la presse, en présence des cadres dirigeants
Presselib DR

Le territoire du Pays basque est aujourd'hui clairement entré dans l'ère de l'économie circulaire, d'une part compte tenu de la loi AGEC et d'autre part pour réduire la pollution due à l'importation de matière première générée par le transport. Ainsi, le 6 septembre 2023 à Hendaye s'est déroulée l'inauguration de la première plateforme d’innovation dédiée au tri et démantèlement automatisés des articles textiles et cuir ainsi que des chaussures.

Pas moins de 2,4 millions d'euros ont été investis dans ce hub d'innovation dont les locaux se situent au Cetia, sur une surface de 1 200 m². Comme l'explique André Garreta, le président de la CCI Bayonne Pays Basque, « le Cetia regroupe deux modèles de collaboration, à savoir le Ceti (centre privé de recherche appliquée et d’innovation) et l'Estia, axés sur le tri mais dont la volonté est de réutiliser la matière première. Et pour cette dernière, c'est le Ceti qui interviendra. »

L'investissement dans l'équipement en machines de cette plateforme, et notamment dans le tri des chaussures dans lequel le Cetia est précurseur, est particulièrement important. Parmi les investisseurs, la région Nouvelle Aquitaine a déboursé pas moins de 50%, à savoir la coquette somme de 1,2 millions d'euros. L'éco-organisme de la filière textile Refashion, représenté par sa directrice du pôle régénération Véronique Allaire-Spitzer, accompagne le R&D du Cetia au travers d'un accord de partenariat sur 3 ans doté de 900 000 euros.

Machine de tri par composition et par couleur FIBERSORT
Presselib DR

Une synergie de plusieurs acteurs de la filière textile

D'autre part, de grandes marques de textiles ou chaussures qui croient fermement à ce projet, sont de la partie. Décathlon, Eram ou encore Petit Bateau, pour ne citer qu'eux, participent au développement de cet équipement, chacun à leurs niveaux. A ce propos, Clémence Goubet, Responsable du développement durable chez Décathlon précise que l'enseigne de sport travaille « à concevoir à l'avenir des produits beaucoup plus recyclables, en collaboration donc avec le Cetia. »

Au sein du Cetia basé dans la zone des Joncaux à Hendaye, sa directrice Chloé Salmon Legagneur a présenté plusieurs types de machines permettant d'identifier, trier et démanteler automatiquement des articles textiles en fin de vie. Elle déclare que « pour la première fois en Europe, le CETIA concentre au sein d’un hub d’innovation basé à Hendaye dans le Sud-Ouest des équipements et pilotes industriels qui combinent des technologies avancées d’automatisation et de robotisation basées sur l’IA et le Machine Learning. »

Les bacs récupérateurs de la machine de tri
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Ne plus dépendre de l'Asie

L'économie circulaire est, selon André Garreta, « un des axes principaux de notre stratégie à la Chambre de Commerce. Grâce à cet équipement, nous allons donc pouvoir travailler sur le tri de tout ce qui est textile, mais derrière le démembrement, permettre en collaboration avec le Ceti, de proposer de la matière première. » L'occasion de diminuer les importations et de ne pas être tributaire de l'Asie concernant la ressource fibreuse.

En effet, Pascal Denizart, Directeur Général du Ceti explique que « soit on continue à importer, on n'a plus la maîtrise sur la ressource fibreuse, soit on a une industrie, une nouvelle filière dans l'économie circulaire, une industrie liée au recyclage de toutes les matières. »

Avec pas moins de 200 000 tonnes de textiles récoltés chaque année qui partent à l'export, il est bien évident qu'il fallait agir. Le recyclage donc est indispensable. Et comme le précise André Garreta : « la France a très peu de ressources naturelles d'où l'intérêt d'être capable de recycler et d'avoir une économie circulaire qui soit aujourd'hui offensive. La nécessité fait loi dit-on, c'est l'occasion aujourd'hui de se mettre à l’œuvre et à l'ouvrage. »

Sébastien Soumagnas

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