Une histoire qui débute dans les années 30, alors que les Italiens fuient le fascisme et le système politique autoritaire de Mussolini.
« Notre famille est venue du Frioul, une région au nord de Venise, lors des vagues de migrations italiennes très classiques de cette époque. Elle s’est installée ici, à Viella, en métayage sur des terres limitrophes du château, qui était en très mauvais état. Il avait été construit à la demande du marquis de Viella peu avant la Révolution, et les propriétaires successifs n’avaient pas trouvé les moyens de le restaurer. Lorsque le propriétaire de la maison où logeaient nos aïeux a décidé de la mettre en vente, ils se sont positionnés pour l’acheter. C’était une chose très mal vue à l’époque, et le propriétaire a augmenté le prix pour les en empêcher. Pour rester près des vignes et des terres qu’ils travaillaient, ils ont alors pris la décision d’acheter cette vieille bâtisse du 18e siècle, en piteux état. En espérant que le propriétaire revienne sur sa décision… » raconte Claire.
Désormais, ce château est le socle de notre activité viticole
Et c’est justement ce qu’il s’est passé en 1950, permettant ainsi à la famille Bortolussi d’unifier ce château, qui lui avait servi de refuge, à la petite ferme en contrebas. Avant qu’Alain, père de Marion et Claire, prenne le relais dans les années 80, et décide vingt ans plus tard de se lancer dans un rêve un peu fou à travers des travaux d’envergure, pour remettre le château sur pied et le sauver. Depuis 2017, la 4e génération, représentée par les sœurs, poursuit la belle aventure.
« Désormais, ce château est le socle de notre activité viticole, car il y est pleinement reconnecté ; nous avons nos chais en fûts de chêne aux sous-sols, des salles réservées à l’œnotourisme et aux événements à l’étage... Marion, diplômée d’œnologie, s’occupe de la partie production, et moi, de tout ce qui est administratif, commercial, événementiel ».
Sur les 25 hectares de vignes en appellation Madiran et Pacherenc Vic-Bilh, elles installent une parcelle initiatique comprenant neuf cépages différents, afin de rendre la tâche plus ludique. Car c’est là qu’elles mettent en place “Un jour, un secret dans ma vigne”, une série d’ateliers en immersion, autour des quatre temps forts qui rythment la vie du vigneron. Taille, tombée des bois et liage en hiver, épamprage, relevage et bêchage au printemps, vendanges en vert et effeuillage en été, et enfin, récolte de tout un cycle de labeur en automne.
« Cette dernière journée est organisée le dimanche 18 septembre cette année, car nous sommes un peu en avance en raison des conditions climatiques exceptionnelles. Elle débutera par un café gourmand, qui permettra de discuter autour de l’état de la vigne, avant de se rendre sur la parcelle munis de seaux et sécateurs. Le but est de récolter les grappes, tout en restant vigilants sur les rendements de chaque cépage, l’épaisseur des peaux des raisins, leur teneur en sucre… Bien entendu, il y aura dégustation des jus, et un déjeuner vigneron accompagné des vins du château après ce dur labeur ».
Prêts pour l’aventure ?... Pensez à vous inscrire, et n’oubliez pas vos bottes !
Marielle Fourcade
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