C’était dans un autre siècle, c’était dans une autre vie. En cette année là, 1963, comme le chantait Claude François ou presque, le jeune Michel Bétès, alors apprenti, allait prendre la suite de son grand-père Laurent comme maréchal-ferrant. Et tant rue Garderives qu’à la zone des Platanes, les murs et les riverains se souviennent des coups sur l’enclume.
Ici les hommes forts forgeaient. Cinquante ans plus tard Michel, peu après avoir passé la main, fut victime d’un accident qui lui coûta la vie, en chutant d’un toit. Mais la Maison Bétès perdure, grâce à deux successeurs dont Michel serait fier, Nicolas et Aurélien.
Ce qu’il faut savoir…
Nicolas Giffard (ci-dessus), dit « Poitevin », 29 ans, voici le premier. Michel l’avait accueilli en 2009 lorsqu’il effectuait son tour de France en tant que Compagnon du devoir. Brest tout d’abord, Berlin, Rioms, Nancy, Paris où il réalise son « chef d’œuvre » obligatoire, un bénitier, donné aussitôt à la communauté religieuse.
Les deux hommes ne se connaissaient pas, c’est par hasard que Nicolas avait trouvé ses coordonnées sur Internet. Une histoire d’amitié, une histoire d’estime professionnel, bref, le jeune ferronnier est resté à Vic. Aurélien Pailloux, c’est le second, alors en étape entre un CAP serrurerie et son entrée dans le compagnonnage.
Et si l’actualité braque ses maigres feux sur les deux jeunes gens aujourd’hui, c’est qu’ils viennent de réaliser une petite prouesse : un dessus de puits, qui a nécessité une centaine d’heures de travail, avec arceaux dotés de gargouilles, réalisés à l’ancienne et désormais scellé au château de Montaner.
Précisons : tout cela a été effectué bénévolement, dans l’esprit du compagnonnage. Vraiment, Michel Bétès serait fier de ses successeurs !
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