Les gilets orange seront présents ce week-end dans les grandes surfaces pour inciter les consommateurs à faire preuve de générosité, en offrant surtout des conserves de viandes et de légumes, des produits du quotidien (riz, huile, hygiène...), des aliments pour le petit-déjeuner (café, thé, chocolat en poudre) ou encore des articles pour les enfants…
Cette nouvelle collecte intervient dans un contexte inédit pour l’ensemble du réseau des Banques Alimentaires, qui se retrouve fragilisé dans son approvisionnement en produits alimentaires en raison de l’inflation. Les antennes locales du bassin de l’Adour n’en sont pas moins combatives et pleinement mobilisées.
« Nous sommes solidaires et sensibles aux difficultés que connaissent actuellement les Restos du Cœur. C’est un important acteur de l’aide alimentaire. En revanche, il faut éviter la comparaison entre nos deux structures, car elle n’est pas pertinente. En effet, nous n’avons pas le même mode de fonctionnement : les Restos du Cœur achètent leurs denrées tandis que nous collectons majoritairement des dons et nous n’avons pas les mêmes critères des bénéficiaires », souligne Jean-Bernard Cazenave, le président de la Banque Alimentaire du Béarn et de la Soule (BABS).
Des denrées du quotidien viennent ainsi à manquer, tels que le lait, les fruits et les produits carnés ! « Nous sommes très attentifs à la gestion de nos stocks, pour ne pas mettre notre système en difficulté. Donc nous sommes obligés de nous adapter, en augmentant nos achats », ajoute-t-il.
Les ressources en bref…
- Les dons au réseau des Banques Alimentaires sont en baisse : ainsi, 112.000 tonnes ont pu être distribuées en 2022 contre 132.000 tonnes en 2021.
- 57% des dons sont issus des moyennes et grandes surfaces, 16% proviennent de l’Union européenne et de l’Etat, 15% des collectes grand public.
- Les achats de denrées vont, quant à eux, passer de 4 à 9%.
- Le reste se partage entre les producteurs, les industriels ainsi que les plateformes locales et régionales.
Une précarité aux multiples visages
Dans les Pyrénées-Atlantiques, 66% de l’aide alimentaire est assurée par la Banque Alimentaire. En Béarn et Soule, plus de 20.000 personnes ne mangent pas à leur faim. Cette année, la Banque Alimentaire du Béarn et de la Soule va atteindre les 1.300 tonnes de denrées alimentaires collectées : ce qui équivaut à 2,5 millions de repas et une hausse de 6 % par rapport à 2022. Elles sont ensuite distribuées grâce à son réseau d’une quarantaine de CCAS partenaires et association locales.
Les Banques Alimentaires ne cessent de constater une augmentation sensible du nombre de personnes accompagnées, passant d’environ 800.000 il y a 11 ans à 2,4 millions de personnes aujourd’hui.
Des profils très variés sont particulièrement impactés par la situation économique : parmi eux, l’association compte 30% de familles monoparentales, 17% de travailleurs pauvres, 20% de jeunes entre 15 et 25 ans et 17% de personnes retraitées. Autre chiffre alarmant, environ 40% des bénéficiaires sont dans une situation d'isolement.
Jean-Bernard Cazenave s’inquiète aussi d’une augmentation de +31% du nombre de personnes accueillies au premier trimestre 2023 par rapport à celui de 2020, et d’une progression de +10 % de bénéficiaires en 2023. « Le recours à l’aide s’intensifie : parmi ces nouvelles personnes, un tiers a recours depuis moins de six mois à l’aide alimentaire. »
Dans le Gers, la Banque Alimentaire soutient 8.030 personnes au travers de 28 associations partenaires locales. Cette collecte revêt également une très grande importance, car elle permet à l’association de s’assurer une certaine indépendance d'approvisionnement dans une période où les besoins sont en constante augmentation. « Le monde rural est particulièrement sensible aux difficultés que peuvent rencontrer de nombreuses familles. Nous avons pour objectif de collecter 50 tonnes de denrées en deux jours », expose Pierre Buffo, président de la Banque Alimentaire du Gers.
« Dans ce contexte inédit, notre réseau a sollicité un soutien exceptionnel dans le cadre de l’aide alimentaire européenne, nous demandons également la poursuite de l’amortisseur électricité pour le secteur associatif et la pérennisation du programme « Mieux Manger pour Tous », révèle Jean-Bernard Cazenave.
Noémie Besnard
COUP DE POUCE
Aujourd’hui, la Banque Alimentaire du Béarn et de la Soule accompagne plus de 19.000 personnes en situation de précarité alimentaire, à travers ses 41 associations locales partenaires. Lors de la Collecte nationale 2022, elle avait recueilli l’équivalent de 33.000 repas. La mobilisation de toutes et tous sur les territoires est indispensable. Ils comptent sur vous !
Vous ne serez pas dans les magasins ce week-end, mais vous souhaitez tout de même faire un don ? Aucun problème, pour cela, il vous suffit d’aller sur www.monpaniersolidaire.org. Cette plateforme de don en ligne vous donne la possibilité de composer votre panier, ou bien de faire des dons financiers entièrement dédiés à l’achat de produits d’hygiène et alimentaires, qui viennent compléter la collecte en magasins.
Dans les Hautes-Pyrénées, 500 bénévoles de la Banque Alimentaire vont couvrir 44 magasins. L’association recherche encore des personnes pour tenir des permanences dans les magasins de Tarbes et sa couronne le vendredi 24 novembre et le samedi 25 de 15h30 à 20h. N’hésitez pas à les contacter au 05 62 38 07 07. Informations sur leur site internet.
C’est aussi le cas pour la Banque Alimentaire du Pays basque. Cette année, 900 bénévoles (un chiffre en nette augmentation par rapport aux années précédentes) seront mobilisés sur plus 90 points de collecte. Leur objectif est de récolter plus de 120 tonnes de denrées alimentaires (plutôt des conserves, du sucre et des biscuits).
Enfin, les bénévoles de la Banque Alimentaire des Landes seront aussi mobilisés ce week-end pour la collecte nationale. Pour connaîtres leurs besoins, n'hésitez pas à les contacter : 05 58 75 68 08.
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