Il existe aux quatre coins de la planète des fondations ou encore associations dont le but est de protéger les mers et océans. Nous avons d'ailleurs au Pays basque la Surfrider Foundation dont l'objet est « la protection et la mise en valeur de l'océan, du littoral, des vagues, des lacs, des rivières et de toutes les populations qui en jouissent. » Certaines entreprises comme « I Clean My Sea » œuvrent aussi contre la pollution marine dont l'ampleur ne cesse de grandir.
Un nouvel acteur dont l'ambition est de nettoyer l'océan Atlantique vient de voir le jour à l'initiative du Département de la Durabilité du Conseil Provincial de Gipuzkoa, en Espagne. En effet, un Consortium rassemblant 12 partenaires, baptisé Blue Point « a émergé en tant qu'entité de coopération internationale pour favoriser la récupération et la réutilisation des déchets plastiques marins. »
Une économie bleu circulaire
Un projet Blue Point Getaria avait déjà vu le jour en 2021 menant « des actions de sensibilisation citoyenne liées au problème des déchets marins, contribuant d'un point de vue local à ce problème mondial. » Ce Consortium vient donc élargir la zone d'action de ce Centre d'Intelligence sur la Pollution Marine en créant « une alliance internationale visant à lutter contre la pollution plastique dans l'océan Atlantique. »
Ce projet s'inscrit donc dans la lutte de la pollution de nos océans par le plastique dans les régions du Gipuzkoa, Cantabria, Asturies, Portugal, France et Irlande. Comme nous l'explique José Ignacio Asensio, du Département de la Durabilité du Conseil Provincial de Gipuzkoa, « Blue Point vise à récupérer et réutiliser les déchets plastiques marins, établissant une chaîne de valeur durable au profit de nos communautés locales, encourageant la création d'emplois et de nouvelles entreprises axées sur l'Économie Bleue. »
Ce Consortium réunit ainsi plusieurs pays dans l'optique de récupérer les déchets plastiques marins mais aussi des les réutiliser. Une économie circulaire visant à transformer ces déchets plastiques en matière première, impulsant l'opportunité de concevoir une nouvelle filière socio-économique, une économie bleue, et par déclinaison, créer aussi de nouveaux emplois.
Les régions qui voient la vie en bleu
Les 12 partenaires qui couvrent plusieurs régions de la zone Atlantique regroupent plusieurs acteurs investis dans cet « effort conjoint pour s'attaquer à l'un des problèmes les plus urgents de notre époque : la pollution plastique dans nos mers », confie José Ignacio. Sur le territoire espagnol, nous retrouvons ainsi le Conseil Provincial de Gipuzkoa et le MIK, le Centre de Recherche en Gestion de l'Université de Mondragón pour la province du Gipuzkoa, puis un représentant en Cantabria et 2 en Asturias.
Le Portugal est représenté par 2 entités, l'Irlande 3 et enfin la France qui compte I Clean My Sea, la société d'Aymeric Jouon qui collecte les déchets en mer avec l'aide de son bateau « Collector », l'Estia (École Supérieure des Technologies Industrielles Avancées) et le Groupe Décathlon. Cette dernière, l'incontournable entreprise française de grande distribution de sport et de loisirs, n'en est pas à son coup d'essai, participant déjà au développement des machines de tri afin de recréer de la matière première avec le Cetia.
Côté budget, le projet Blue Point a bien évidemment un coût, qui s'élève à 3 363 464,32 euros, dont 75% sera financé par le Programme Interreg Atlantique 2021-2027. Ainsi, environ un million d'euros seront décaissés chaque année, sur la période de 2024, 2025 et 2026.
Pour information, l'OCDE indique que nos océans « contiennent 140 millions de tonnes de déchets, dont 80 % sont en plastique. Le projet Blue Point se concentrera sur le golfe de Gascogne, où les estimations indiquent que la quantité de déchets plastiques marins affectant la côte atlantico-cantabrique dépasse les 55 000 tonnes. » Si on ajoute à cela une production de plastique mondiale qui devrait doubler d'ici 2040, il est grand temps d'agir !
Sébastien Soumagnas
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