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À Pau, l’équipe de France de sabre a les JO en bout de lame

Une vingtaine d’athlètes de haut niveau s’entraîne au complexe de pelote de Pau afin de préparer la compétition nationale de ce week-end, avec les Jeux olympiques en ligne de mire.
Les athlètes et les membres du staff de l'équipede France de sabre, en stage à Pau.
Le Béarn et les Hautes-Pyrénées ne sont pas uniquement des terres de rugby. Loin des stades et du ballon ovale, d’autres athlètes de haut niveau s'y distinguent. Pau et Tarbes font partie des trois plus importants clubs d’escrime de France. Et ce n’est pas un hasard.

En effet, depuis plus de 20 ans, la Ville de Pau et Benoît Allias, président de la Section Paloise Escrime, se battent pour faire rayonner cette discipline, dans un territoire où les sports de balle règnent en maître. « Nous sommes parvenus à créer en Béarn une filière d’excellence dans l’escrime et le sabre masculin, mais on note aussi l’émergence d’athlètes féminines chez les jeunes, ce qui augure de très belles années à venir dans les deux catégories », souligne Eric Saubatte, adjoint au maire de Pau en charge des sports.

Grâce à ce travail de longue haleine, la capitale béarnaise est devenue incontournable pour les sabreurs : la Section Paloise Escrime héberge ainsi le Centre régional d'entraînement, de formation et de détection des jeunes escrimeurs. Le complexe de pelote est, quant à lui, le seul équipement de France doté d’un système de notation numérique à pouvoir accueillir 11 pistes d’escrime.

Ajoutez à cela l’expérience d’organisation d’événements sportifs majeurs et le label « Terre de Jeux », qui permet à Pau de contribuer à la préparation des athlètes en vue de Paris 2024 et vous obtiendrez le combo parfait pour la venue de l’équipe nationale de sabre !

Ainsi, depuis le début de la semaine, une vingtaine d’athlètes s’entraîne au complexe de pelote, dont les trois étoiles montantes paloises de l’équipe de France : Eliott Bibi, Paco Boureau et Samuel Jarry. Les deux Tarbais Jarry Florian Schickélé et Antoine Pogu sont également présents, tout comme Tom Seitz et Maxence Lambert.

Le programme de ces quatre jours est bien rempli pour l’équipe de France. Les matinées sont consacrées à des activités diverses, telles que la pelote basque, la musculation, du rafting, une séance détente à Calicéo. Les après-midi sont, quant à elles, réservées aux entraînements. Vendredi : journée de repos. Une dégustation de Jurançon est également prévue au Château Bousquet.

Un entraînement ouvert au public est organisé aujourd’hui de 15h à 16h30 et sera suivi d’une séance de dédicaces. 152 enfants entre 6 et 12 ans sont également invités à cet entraînement dans le cadre d’une action citoyenne organisée par la Ville de Pau à destination des centres de loisirs et des centres sociaux.

Paris 2024 au bout du sabre

De la rigueur, du travail et des moments de cohésion rythment ce nouveau stage, avec, en ligne de mire, la Coupe du monde, qui se déroulera à Orléans le 10 décembre prochain et les Jeux olympiques de Paris l’année prochaine.

« C’est un rêve pour certains athlètes. Mon conseil est le suivant : faites tout pour l’atteindre, car, en tant que sélectionneur, je ne ferai aucun cadeau ! », martèle Alain Coicaud, maître d'armes à la Section Paloise escrime pendant près de 30 ans et manager général de l'équipe de France masculine de sabre.

En effet, le nouvel entraîneur ne cache pas ses ambitions. « Cela fait deux olympiades que les sabreurs français ne se qualifient pas. Aujourd’hui, tous les voyants sont au vert. Mon but est de nous faire participer aux JO de Paris et de décrocher une médaille. Il reste trois compétitions sélectives [Padoue, Varsovie et Budapest] par équipe pour les JO et nous sommes à la quatrième place mondiale, derrière la Corée, les États-Unis et la Hongrie ».

Au final, seuls quatre sabreurs seront sélectionnés dans l’équipe de France. La dernière médaille d’escrime aux JO remontant à 2008, les Français ont à cœur de se qualifier et de remporter une médaille.

Un sport en pleine évolution

Le modèle d’entraînement de haut niveau traditionnel en France est en train de changer, se rapprochant des modèles italien ou encore russe. Il n’existe ainsi plus de programme unique. Le monde de l’escrime est aussi impacté, avec des athlètes qui s’éloignent de plus en plus de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) au profit d’entraînement dans leurs clubs. Ils ont cependant l’obligation de venir s’y entraîner au moins une fois par semaine.

Ces stages communs en sont d’autant plus importants pour la cohésion du groupe. « C’est un peu l’éclatement de l’Insep. Quand j’y étais, tout était centralisé et tout le monde s’entraînait au même endroit. Le poste d’entraîneur général tel qu’il a été conçu est en train de disparaître. On est toujours entraîneur, mais sélectionneur avant tout », note le manager de l’équipe de France de sabre.

370 athlètes en compétition

Les 25 et 26 novembre, le complexe de pelote de Pau accueillera une nouvelle étape dans la compétition nationale élite senior et cadets en individuel. 160 seniors et 210 cadets, des équipes masculines et féminines, sont attendus. Ce rendez-vous clôturera en beauté la semaine de stage des Bleus.

Un temps fort qui pourrait bien être crucial pour quelques sabreurs français. En effet, si les sept ou huit titulaires sont toujours plus ou moins les mêmes, quatre places restent à pourvoir et les résultats en international et en national seront déterminants.

« Pour la majorité de l’équipe, c’est une compétition de préparation pour les prochaines échéances internationales, même si certains ont encore des places à gagner [à l’instar de Paco Boureau] pour faire partie de la sélection de l’équipe de France. Participer à l’ensemble des compétitions nationales est important, selon moi, car cela participe au rayonnement de l’escrime sur le territoire et c’est le duel qui nous fait le plus progresser et avancer », note Alain Coicaud.

Noémie Besnard

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