Déjà sous tension, la filière bois a elle aussi été frappée par les conséquences économiques du coronavirus. Il a d’abord fallu mettre en place de nouvelles organisations dans les secteurs de l’exploitation forestière et de la transformation du bois, par ailleurs victimes depuis mars.de l’arrêt, momentané ou plus durable, des chantiers de construction.
« Toute la filière est dans l’attente de la reprise des chantiers. En effet, les entreprises sont liées directement aux commandes du bâtiment (scieries, palettes, usines de panneaux, seconde transformation) ou indirectement (exploitation forestière, papeterie, chimie verte), et celles-ci se font toujours attendre. Un nouvel arrêt d’activité est à craindre si la situation ne se débloque pas », expliquait ainsi la Fibna le 29 avril dernier.
La fédération compte une centaine d’entreprises adhérentes. Les fournisseurs de bois de construction, de parquets et lambris, de panneaux, de contreplaqué et d’agencements sont évidemment les plus touchés, et avec eux l’activité d’abattage située en amont de la chaîne.
L’ONF a récemment confirmé que 40 à 50% de ses clients avaient réduit leur production, en particulier les consommateurs de gros bois. La consommation de petit bois, elle, serait restée correcte, et aurait permis une continuité d’activité en équipe réduite et dans des conditions sanitaires satisfaisantes.
Les interprofessions mobilisées…
Selon les interprofessions néo-aquitaine, la Fibna et la Fibois, les activités du papier et de l’emballage auraient également continué de tourner correctement, en particulier grâce aux débouchés de l’agroalimentaire et de la pharmacie. L’industrie de la palette, produit-phare de l’activité logistique, aurait aussi maintenu un niveau d’activité acceptable.
Malgré ces consolations, la Fibois de Nouvelle-Aquitaine estime que la moitié des usages habituels du bois sont impactés par le fort ralentissement actuel. Pour les acteurs de la transformation investis sur la plupart des segments du marché, à l’image du groupe Gascogne, ce coup de frein du BTP ne pourra sans doute pas être compensé.
La Fibna se dit pour sa part très inquiète pour l’avenir de la filière bois, qui représente plus de 56.000 emplois, 28.000 entreprises et 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans la région : « Il ne faut pas que certains acteurs, fournisseurs ou clients, profitent d’une position de force pour rattraper leur perte de rentabilité. Les adhérents souhaitent que des solutions immédiates soient trouvées entre les acteurs du bâtiment afin de pérenniser l’activité dans cette phase cruciale pour la survie de tous », a-t-elle indiqué.
Du côté de la Fibois, on espère que l’État ira plus loin que les mesures déjà prises. L’interprofession propose la mise en place d’un plan de soutien pour le maintien de la production et la relocalisation d’activités, afin de favoriser un « bois français » destiné aux acteurs de la construction, de la distribution et d’autres secteurs-clés.
On notera enfin que les deux Fibois régionales de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie ont déjà mis en place des plans d’action pour apporter leur aide aux entreprises de la filière. La Fibois néo-aquitaine, associée à celle des Landes, a notamment contacté ses 500 adhérents et en a redirigé une partie vers les différents dispositifs d’aide. Une cellule d’accompagnement a aussi été mise en place côté occitan. Pour tous les acteurs du secteur, les regards sont maintenant tournés vers une reprise qui, on l’espère, ne se fera pas trop attendre.
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