L’histoire de ce domaine de 3,5 hectares remonterait au début du XIXe siècle. À vocation largement agricole, il s’articulait autour d’une maison bourgeoise et d’un jardin à la française. Lorsque l’architecte dacquois René Guichemerre (1911-1988) hérite de la propriété, pendant la seconde guerre mondiale, il est encore établi à Paris, où il commence à méditer à distance un réaménagement des lieux. Il reviendra s’installer à Dax vers 1950 et se lancera pour de bon.
Autour du jardin à la française, de sa grande allée majestueuse, de ses pittoresques ruines et de son joli théâtre de verdure, s’étend désormais un vaste jardin paysager entièrement conçu par l’ancien maître des lieux. On parle d’abord d’un véritable jardin botanique, avec plus d’un millier d’arbres de 27 familles différentes, 200 espèces d’arbustes et d’une grande variété de champignons et d’espèces animales. Érable de Colchide, pin de Monterey, cyprès chauve, muscadier du Japon ou noisetier de Turquie : on voyage bel et bien dans ce jardin comme on voyagerait à travers le monde.
Conservatoire naturel, le lieu abrite par ailleurs des espèces de plantes protégées ou remarquables, telles l’ophioglosse des Açores, l’anémone des jardins ou l’ail à fleurs roses.
L’œuvre artistique et botanique de toute une vie…
Serres, jardin régulier, bambouseraie, clairières, verger ou potager pédagogique « présentant les légumes oubliés ou particuliers » : ce parc d’une grande diversité est aussi un terrain de jeu idéal pour les groupes scolaires et l’acquisition de quelques rudiments de botanique, l’autre grande passion de René Guichemerre, auquel on doit par ailleurs la restauration de la « chapelle des Miracles » de Buglose et de plusieurs autres églises landaises.
Guichemerre était d’abord un architecte : il ne pouvait manquer d’apporter un soin particulier à sa maison dacquoise, qui devait également lui servir d’atelier et d’agence. Celle-ci, bâtie à la fin des années 50, s’inspire des travaux d’architectes américains comme Richard Neutra et Frank Lloyd Wright.
Dans un style assez épuré, caractéristique de l’architecture californienne des années 30, cette demeure élégante et discrète fait la part belle aux grandes baies vitrées : elle a évidemment été pensée pour s’intégrer le mieux possible à son environnement, de même que les quelques créations atypiques de Guichemerre que l’on retrouve parfois sur le marché local de l’immobilier. En parallèle, la maison bourgeoise historique fut démolie afin de « libérer la perspective vers le plan d’eau aux nénuphars et son effet miroir », explique la Ville de Dax.
Le beau domaine fut légué à cette dernière à la mort de Guichemerre, à la fin des années 80. L’architecte en avait déplacé l’entrée du boulevard du Sarrat à la rue du Sel Gemme, où l’on y accède désormais. Fermé de décembre à mars, il se visite encore (avec un guide, sur 2 heures) pour la modique somme de 4,20 € (3 € pour les groupes, gratuit pour les étudiants et les scolaires).
On l’aura compris : œuvre d’une vie entière d’homme passionné, le parc du Sarrat mérite mieux qu’un bref passage lors des deux grands moments de l’année que sont pour lui les « Rendez-vous aux jardins » (en juin) et les Journées du patrimoine (en septembre). Si vous cherchiez un moyen de vous ressourcer en vous cultivant un peu, pensez-y !
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