Le paysage agricole et agroalimentaire landais vient de s’enrichir d’une nouvelle pièce maîtresse : l’Agrocampus II. Inauguré au printemps 2025, ce bâtiment de 1 440 m² n’est pas une simple addition de mètres carrés flambant neufs, mais bien un symbole. Celui d’un territoire qui croit en sa capacité à unir ses forces pour écrire l’avenir de ses filières, en conjuguant innovation, coopération et respect de l’environnement.
« Ce nouveau bâtiment, et notamment le plateau Agrolandes, constitue une extension naturelle de l’Agrocampus, pensée pour offrir aux entreprises de la pépinière une continuité d’hébergement et des conditions idéales pour consolider leur implantation », rappelle Xavier Fortinon, président du Conseil départemental et du Syndicat Mixte Agrolandes. À travers ses mots, se dessine l’ambition : transformer le site en un véritable écosystème agricole, où la proximité favorise les synergies et accélère les projets.
Une graine qui germe depuis longtemps
Le projet d’Agrocampus II ne date pas d’hier. Dès 2021, la SATEL avait lancé une réflexion sur la nécessité de proposer de nouveaux locaux tertiaires dans le Parc Agrolandes, pour répondre à la demande croissante des acteurs du secteur. Le chantier a été confié au cabinet d’architecture AADI et mené avec une attention particulière aux enjeux environnementaux. Béton bas carbone fourni par MaterrUp, bardages en pin maritime, panneaux photovoltaïques posés par Enerlandes : chaque détail architectural témoigne d’une volonté de bâtir dans l’esprit du XXIᵉ siècle.
Pour Xavier Fortinon, il ne s’agit pas seulement d’un bâtiment mais d’un signal fort : « Agrocampus II n’est pas une fin en soi : il s’inscrit dans une dynamique de développement qui verra, d’ici 2026, le Parc d’Activités compter six bâtiments et près de 200 professionnels. » Autrement dit, l’inauguration n’est qu’une étape dans un processus plus vaste, destiné à faire de ce lieu un pôle de référence en matière d’agriculture et d’agroalimentaire innovants.
Ce qui rend Agrocampus II si emblématique, c’est la réunion, dans un même édifice, de trois acteurs majeurs. La Fédération des CUMA 640 a choisi d’y installer son siège, quittant ses locaux de l’avenue de Cronstadt à Mont-de-Marsan. Son président, Fabrice Castéraa, revient sur cette décision : « Depuis plusieurs années déjà, nous souhaitions soit rénover nos locaux montois, soit construire ailleurs. Après de nombreux mois de recherches infructueuses, l’opportunité d’Agrolandes s’est imposée comme une évidence. »
L’Institution Adour a fait le même choix, déplaçant ses 31 agents vers un espace moderne de 720 m². Paul Carrere, son président, insiste sur la logique qui a guidé ce déménagement : « Nos anciens bureaux en centre-ville ne répondaient plus aux besoins en matière d’accueil et de fonctionnement. Le coût d’une rénovation aurait été exorbitant. L’option proposée par la SATEL était plus rationnelle : acquérir deux plateaux dans un bâtiment neuf, conforme aux normes environnementales, pensé pour la transversalité entre agents et pour optimiser l’utilisation de l’espace. »
Enfin, le Syndicat Mixte Agrolandes lui-même occupe une partie du bâtiment, confirmant la volonté d’ancrer l’institution au cœur de son terrain d’action.
Le choix du collectif
Pour Fabrice Castéraa, l’implantation à Agrolandes n’est pas un hasard, mais une suite logique : « La Fédération des CUMA avait adhéré dès la première année au GIE Agrolandes Entreprises et loué un bureau dans l’Agrocampus pour y installer sa cellule innovation dès 2016. Il était naturel, quelques années plus tard, de déplacer l’ensemble de nos bureaux ici. »
Le président de la Fédération insiste sur la philosophie partagée par les CUMA et Agrolandes : « Le collectif est dans notre ADN. Le fait que ce bâtiment soit partagé avec d’autres acteurs a encore renforcé notre motivation. » Dans ses propos résonne la conviction que le progrès agricole se nourrit avant tout de l’échange, de la mutualisation et des coopérations concrètes.
Au-delà de l’aspect symbolique, l’Agrocampus II offre aux salariés des conditions de travail radicalement transformées. Espaces lumineux, salles de réunion adaptées, zones de convivialité, parkings écoresponsables : tout a été pensé pour conjuguer confort et efficacité.
Paul Carrere y voit un double avantage : « Non seulement nos agents disposent désormais d’un outil moderne, ergonomique et accessible, mais cette implantation en périphérie facilite aussi le stationnement et la mobilité. Et surtout, elle nous rapproche d’acteurs avec lesquels nous pourrons développer de nouveaux projets, notamment autour de la gestion de l’eau et du développement durable. »
L’innovation au service de la durabilité
Agrocampus II se distingue aussi par son exemplarité écologique. Béton bas carbone, bardage bois local, panneaux solaires et pompe à chaleur en sont les marqueurs visibles. Mais pour Xavier Fortinon, l’essentiel n’est pas seulement technique : « Avec ce bâtiment, nous voulons montrer qu’il est possible d’allier innovation, performance et respect de l’environnement. C’est un modèle qui illustre la transition agricole et énergétique en cours. »
Un discours que partage pleinement Fabrice Castéraa, convaincu que l’avenir des CUMA passe par cette logique : « Cet emplacement nous ouvre aussi des perspectives de mutualisation avec nos voisins. Ensemble, nous pourrons imaginer de nouveaux services, de nouvelles coopérations. »
L’inauguration d’Agrocampus II s’inscrit dans une dynamique plus large. À quelques pas, deux autres bâtiments s’apprêtent à ouvrir leurs portes : le siège de CER France Adour Océan et la société ALMS. Et à la fin de l’année, Xylomat2 viendra compléter la constellation. Pour Xavier Fortinon, l’horizon est clair : « L’objectif est de faire d’Agrolandes un site de référence, capable de rassembler entreprises, chercheurs et institutions autour de projets communs, au service d’une agriculture innovante, durable et ancrée dans son territoire. »
Au fond, Agrocampus II raconte moins l’histoire d’un bâtiment que celle d’un territoire qui croit en ses ressources et en ses talents. « C’est aujourd’hui chose faite, 24 mois après la signature, le bâtiment est livré, confie Fabrice Castéraa. Il permet d’installer nos équipes dans de bien meilleures conditions et d’imaginer déjà de nouvelles synergies. »
Pour Paul Carrere, c’est une étape décisive : « L’Institution Adour se dote d’un outil moderne, pensé pour la sobriété durable et adapté aux évolutions du travail. Nous tournons une page pour en écrire une nouvelle, plus efficace et plus collaborative. »
Quant à Xavier Fortinon, il résume l’esprit du projet en une phrase : « Agrocampus II n’est pas une fin en soi, mais une étape. Une étape qui prépare la montée en puissance d’Agrolandes, et qui illustre notre volonté d’allier développement économique et transition écologique. »
Sébastien Soumagnas
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