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BIC Crescendo de Tarbes : Missions très spéciales pour I-Techdrone

La start-up d’Alexandre Benedetti et Loïc Richard intervient lors d’opérations nécessitant le déploiement de drones civils aériens, marins, et sous-marins dans des zones d’accès difficile.
BIC Crescendo de Tarbes : Missions très spéciales pour I-Techdrone
Ils rentrent tout juste de leur première mission polaire. On les sent déjà impatients de repartir au Pôle Nord au mois de juillet prochain, à bord du navire Commandant Charcot.

Dans le cadre du projet St3TART au Groenland, ils ont réalisé des mesures de hauteur d’eau et de glace aux côtés des scientifiques. Et quand Loïc Richard raconte avec autant de passion leur quotidien, on se laisserait –presque- embarquer pour la prochaine aventure !

« I-Techdrone est née en 2016, lorsque nous avons décidé avec Alexandre de nous associer pour créer notre bureau d’études et de conseil spécialisé dans l’utilisation des systèmes télé-opérés, qu’ils soient terrestres, aériens ou maritimes. Nous accompagnons nos clients de l’étude d’intégration de leur capteur jusqu’au déploiement opérationnel de ceux-ci » raconte Loïc Richard.

« Nous sommes d’anciens militaires parachutistes des groupements de commandos. Nous étions dans la coordination 3D, forces au sol, avions, hélicoptères, et proches des nouvelles technologies dans la recherche et le développement militaire. À l’époque, j’étais directeur des opérations de la plus grosse entreprise de drones en Europe, et Alexandre finissait sa carrière en reconversion ».

Une évidence donc pour eux, particulièrement bien sentie, puisque dès le départ, le CNES, l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) et Vermilion Energie (transporteur de gaz et pétrole par pipelines) font appel à leurs services. Plus récemment, c’est toujours eux que TotalEnergies a choisi en tant que consultants drones. Des références prestigieuses sur leur CV, et un déploiement de nouvelles agences en Nouvelle-Aquitaine et en Corse.

« Nous avons beaucoup de missions continentales sur le Rhône, le Rhin, ou au large d’Anglet et Biarritz pour étudier la houle. Pour Vermilion Energie, nous survolons tous les mois les 80 km de leur réseau de pipelines enfouis, pour vérifier que la végétation reste propre au-dessus, qu’il n’y ait pas de travaux non déclarés qui pourraient endommager le réseau. Il y a des zones à fort dénivelé, et c’étaient des marcheurs autrefois qui se rendaient sur place pour le vérifier avant de faire un rapport. Aujourd’hui, ce sont des drones de 900 grammes qui font le travail, avec une caméra qui suit le parcours et zoome sur les panneaux de signalisation » explique Loïc.

Beaucoup plus complexe, il s’agissait pour leur mission St3TART au Groenland, d’intervenir pour valider des données de satellites lors de leur passage selon une trajectoire prédéfinie.

« Les scientifiques ont besoin de savoir si les données de différents milieux hydrologiques que leur renvoient les satellites sont exactes, et si les capteurs, pouvant dériver dans le temps, doivent être calibrés. Il est donc nécessaire de relever les données les plus réelles qu’il soit depuis la Terre. Pour cela, nous embarquons sur nos drones un capteur fabriqué par la société toulousaine VorteX-io selon les mêmes technologies que celles utilisées dans les satellites ».

« Notre objectif est de déployer nos drones sous la trajectoire du satellite, afin de vérifier que les mesures d’hauteurs d’eau et de glace prises par le laser du capteur correspondent bien à celles du satellite. L’enjeu environnemental est énorme par rapport aux ressources futures en eau, puisque ces données permettent de savoir par exemple combien de mètres d’icebergs sont dissimulés sous l’eau ».

Une expédition qui exige une préparation maximale en amont, à partir de projets R&D. Il faut créer une valise auto-chauffée pour les précieuses batteries qui devront affronter des températures de moins 25°, en plus du vent, un poste de pilotage pour la radiocommande avec petit chauffage pour éviter que l’écran ne s’éteigne, au risque de perdre le drone…  

« Nous devons aussi nous équiper pour des missions statiques quotidiennes sur la glace qui durent entre 4 et 5 heures, le temps que le drone parcoure 50 kilomètres sous la trace du satellite. Il faut également apprendre à se débrouiller en cas de coups durs. C’est aussi pour ça que nous sommes tous des militaires. Il faut avoir une solide expérience du terrain, prendre rapidement des décisions… Car, même si une bonne partie de la logistique est assurée, il peut y avoir des surprises ».

Un exemple ? Lors de l’expédition au Groenland, les batteries livrées par bateau ne sont pas arrivées à temps, le brise-glace ayant trop de difficultés à se frayer un chemin. La mission a dû se faire avec quatre batteries seulement, et l’équipe s’est débrouillée avec les moyens de bord pour les recharger.

Mission réussie, comme toutes celles menées par I-Techdrone. Et pas une seule perte de drone…

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