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L'impact de la crise économique sur les artisans de Nouvelle Aquitaine

La Chambre de métiers et de l'artisanat de Nouvelle Aquitaine révèle les chiffres clés d'une vaste enquête de conjoncture réalisée auprès des artisans
Gérard Gomez, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Nouvelle-Aquitaine
CMA DR
Ce sondage effectué entre le 28 novembre et le 8 décembre 2022 dévoile le moral des entreprises artisanales dans les différents secteurs d'activité et dresse un état des lieux.

La Chambre de métiers et de l'artisanat de Nouvelle Aquitaine a recensé au 31 décembre dernier 193 312 entreprises actives. Parmi elles, les deux tiers sont constituées en Entreprises Individuelles (EI), les autres ayant le statut de sociétés. Plus de 72% de ces artisans couvrent les deux grands secteurs d'activité du service et du bâtiment. Le pourcentage restant se répartit entre le secteur de l'alimentation et de la production.

Les entreprises artisanales actives au 31/12/2022
CMA DR

Une crise économique qui inquiète

Gérard Gomez, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Nouvelle-Aquitaine (CMA NA), constate qu'en « décembre, un peu plus de la moitié des dirigeants d’entreprises artisanales néo-aquitaines abordaient 2023 avec confiance. Cette tendance est légèrement plus marquée chez les plus jeunes qui sont près de 60% à se montrer optimistes. Le secteur alimentaire est nettement plus pessimiste avec seulement 40,9% de confiants sur l’avenir de leur entreprise. »

Les enseignements à tirer de ces chiffres montrent que le principal souci des entreprises artisanales dans le contexte économique actuel est de maintenir et développer la clientèle. Viennent ensuite les difficultés rencontrées par l'augmentation du coût des matières premières mais aussi des transports.

Dans le secteur de l'alimentaire, l'explosion des tarifs de l'énergie est le principal problème des entreprises. Nous constatons d'ailleurs dans l'actualité les difficultés auxquelles les boulangers sont confrontées. En effet, certaines sociétés essaient tant bien que mal de réduire leur consommation ou encore leurs effectifs alors que d'autres mettent la clef sous la porte ou songent à le faire. L'enquête souligne que près de 12% des artisans envisagent de réduire leur personnel salarié.

Les jeunes entrepreneurs augmentent, les femmes stagnent

Malgré cette situation de crise économique générale, le volume des entreprises en activité a tout de même augmenté de 9% par rapport à l'an dernier, passant de 178 900 structures à 193 312 en 2023. Concernant la création de nouvelles entités, le chiffre est en légère baisse puisque cette année 24 800 immatriculations ont été enregistrées contre 25 033 l'an passé. Les secteurs d'activité les plus prisés restent les mêmes, à savoir les sociétés de services et bien entendu celles du bâtiment. La micro-entreprise est toujours la plus plébiscitée avec pratiquement 80% de créations. Du côté des radiations, elles sont passées de 6 900 en 2021 à 8 300 pour 2022, ce qui représente tout de même une hausse de 17%.

Alors que le secteur des services caracole en tête du classement devant le bâtiment, une autre tendance se développe. En effet, avec l'arrivée des métiers en relation avec les réseaux sociaux, beaucoup de jeunes de la génération « digitale » créent leur micro-entreprise et font ainsi baisser l'âge moyen des artisans néo-aquitains. En une année, l'âge moyen est passé de 47 à 46 ans. Dans le même temps, les entrepreneurs de plus de 55 ans reculent de 1,5%.

Deux artisans sur un projet
Presselib

Chez les femmes, il semblerait que l'on arrive à un phénomène de stagnation. Si depuis une dizaine d'années, le nombre de femmes entrepreneur augmentait légèrement, cela fait maintenant deux ans que l'effectif reste au même niveau, le CMA enregistrant une légère baisse dans leurs centres de formations.

Du côté de l'apprentissage, le temps est au beau fixe puisque le chiffre continue de progresser avec une augmentation cette année de 3%. Toutefois cette croissance est moins forte, Gérard Gomez précisant que « Cela s’explique en partie par le fait que nos CFA commencent à faire le plein dans certaines filières. Les interrogations des entreprises par rapport aux aides à l’apprentissage ont également pu jouer, avec la confirmation très récente de leur maintien jusqu’en 2027, sans oublier le contexte polycrise qui a certainement freiné certains chefs d’entreprise. »

Sébastien Soumagnas

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