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SORTIES DU WEEK ENDInédit : Dans les coulisses de Jazz in Marciac

Jean-Loup, Alexandra, Dominique, Charlotte, Camille, Marie, Michael, Jeanne, Julie, Michel, Jean-Charles… Vous ne les connaissez peut-être pas, et pourtant c’est en partie grâce à eux que le paisible village de Marciac va se transformer en joyeuse métropole internationale, du 22 juillet au 6 août.
Photo de l'équipe qui organise le festival Jazz In Marciac
Alors que retentissent les premières notes de musique dans la petite cité gersoise mondialement connue, les festivaliers affluent de toutes parts pour ne rien rater de la constellation d’étoiles qui rendent nos nuits plus belles que nos jours depuis 1978.

Les quelques 1 300 Marciacais ont appris au fil du temps à accueillir près de 250 000 visiteurs dans un chaleureux brassage culturel qui fait désormais partie de leur ADN. Les parents ont assisté aux balbutiements de JIM, les enfants ont grandi avec, et les petits-enfants tombent désormais dans la marmite jazzy dès leur naissance. Ici, Wynton Marsalis est comme un tonton.

40 bénévoles au boulot toute l’année

Cette ambiance conviviale, qui peut laisser penser que tout coule de source, est rendue possible grâce à l’implication des 40 bénévoles siégeant au Conseil d’administration toute l’année, jusqu’à atteindre le millier le moment venu.

« Tout commence à se réveiller en mars, et monte en puissance jusqu’au jour J », explique Jean-Loup, responsable de l’équipe des bénévoles depuis sept ans, rejoint par Alexandra cette année pour le suppléer. « Nous commençons alors à envoyer des mails d’inscription à ceux déjà présents les années précédentes, avant de les affecter dans les différents secteurs : restauration, accueil, billetterie, transport des musiciens depuis l’aéroport… Il y a beaucoup d’étudiants, mais aussi des festivaliers qui ont envie de sauter le pas pour découvrir le festival autrement. Ils arrivent d’Europe, d’Australie, des USA, et même d’Ukraine cette année » poursuit ce Lorrain qui a découvert JIM en 1998, avant d’acheter une maison sur place à l’heure de la retraite pour mieux s’impliquer dans l’événement.

Un peu plus loin, l’ambiance est joyeusement studieuse autour de Charlotte, Camille et Dominique, que vient de rejoindre sa fille, justement tombée dans la marmite dès son plus jeune âge. Dominique est bénévole depuis 1980. Dès que les contrats sont signés avec les artistes, elle entre en relation avec les maisons de production pour gérer le transport et l’hébergement des musiciens.

« Ici, l’organisation est différente de celles de festivals se déroulant dans les grandes villes, car nous sommes loin de tout. Nous devons donc assurer la liaison entre les aéroports de Toulouse ou Bordeaux et les  hôtels, et ensuite jusqu’à Marciac. Cette année par exemple, nous recevons 55 groupes, qui comptent parfois une vingtaine de musiciens. Heureusement, nous avons de bonnes relations avec les hôtels ! Parfois, certains demandent à être hébergés sur place pour profiter au maximum du festival. Il faut aussi louer des voitures pour la soixantaine de chauffeurs, et bien sûr, tâcher de  répondre aux attentes des artistes. Nous nous sommes spécialisés au fur et à mesure, en faisant toujours de notre mieux … ».

C’est vraiment une fierté sur un CV

Charlotte, étudiante en ingénierie de projets culturels à l’Université Bordeaux Montaigne, souligne que la mention de son bénévolat à Jazz in Marciac a retenu l’attention des examinateurs lors de son intégration : « C’est vraiment une fierté sur un CV ». 

Et ce n’est pas Julie, en école de commerce à Paris, et pour la deuxième année au service relations presse, qui dira le contraire. « Je suis là par amour du jazz, et l’on m’a posé pas mal de questions par rapport à mon implication ici » confie-t-elle. À ses côtés, Jeanne, également de Paris, a choisi Marciac « parce que j’en ai beaucoup entendu parler, et que cela correspond bien à ma formation en politique culturelle ».

Toutes deux viennent prêter main forte à Marie, responsable du service, pour gérer l’arrivée des 70 journalistes nationaux et internationaux, organiser les interviews, briefer les photographes pour les concerts… Michael, de son côté, intervient pour les traductions si nécessaire auprès des artistes. Bénévole depuis vingt ans, il a décidé à l’époque de quitter la Touraine pour s’installer à Marciac, et inscrire ses enfants au collège Aretha Franklin.

Juste avant le coup de projecteur

Partie plus visible de l’iceberg, il faut surveiller l’installation de l’immense chapiteau blanc sur le terrain de rugby, et le va-et-vient de la soixantaine de semi-remorques chargés de matériel. Une opération supervisée par Jean-Charles et Michel - un des pionniers du festival-, tout comme celle des petits chapiteaux et des plots sur la place du village.

« La durée du montage dure environ trois semaines, et mobilise une dizaine de sociétés différentes, avec un pic de 80 personnes, entre électriciens, plombiers, ingénieurs lumières, monteurs… Pendant le festival, nous assurons la partie sécurité et prévention, notamment le suivi des intempéries avec Météo France » précise Jean-Charles.

Ce soir, les projecteurs seront braqués sur Dominique Fils-Aimé et Diana Krall, qui inaugureront cette 44e édition. Deux artistes envoûtantes, qui viendront effacer la fatigue et le stress accumulés depuis des semaines par ces bénévoles, portés par la même passion du jazz “made in Marciac”…

Applaudissements pour tous.

Voir la présentation du festivalVisiter le site internet du festival

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