Abonnez-vous
Publié le

Jean Fil, le coton français qui résiste

Souvenez-vous du pari fou, en 2016, de trois agriculteurs de Montréal-du-Gers qui s’étaient mis en tête de faire pousser du coton sur leurs terres. Et ils ont bougrement bien réussi, puisque depuis 2018, Jean Fil a vendu près de 5 000 polos, en plus des tee-shirts, 100% français s’il vous plaît !
De l’audace et du panache. Voilà comment on pourrait qualifier l’aventure incroyable de Yohan de Wit, co-fondateur de la marque Jean Fil avec Médéric et Samuel Cardeillac, ses beaux-frères. Comme dans “Jack et le Haricot magique”, tout a commencé en 2016 par la plantation de six petites graines expérimentales, qui se sont révélées très prometteuses.

« Nous avons eu la confirmation que notre terroir argilo-calcaire, additionné au climat océanique d’ici, convenait parfaitement à la culture d’une certaine variété de coton, avec peu ou pas d’irrigation » explique Yohan. Une grande première en terres gauloises, qui va forcément susciter la curiosité des journalistes des quatre coins de France.

Créer une marque de polos 100% française

Hardi les gars ! L’envie de diversifier leurs cultures traditionnelles est plus forte que tout. Et, au fur et à mesure que pousse leur coton, une nouvelle idée germe dans leur esprit : créer leur propre marque de polos, conçus de A à Z en France.  En 2017, les cent premiers exemplaires en prévente sur leur site sont avalés comme des petits pains. En 2018, la récolte permet d’obtenir 550 pièces, et celle de 2019 se déroule sous l’œil des caméras de télévision venues constater le phénomène.

Le produit séduit par sa qualité et sa garantie “100% fabriqué en France”, avec moins de 2 000 kilomètres au compteur du producteur au consommateur, là où un vêtement classique en parcourt plus de 40 000. Filature dans les Vosges, tricotage, teinture, confection et broderie à Troyes et Mont-de-Marsan.

Ces derniers temps, Jean Fil a su résister aux crises successives qui ne l’ont pas épargné. Il a fallu composer avec la pandémie de Covid, les aléas climatiques - notamment la grêle qui a impacté la quantité de coton à récolter, sans conséquence heureusement sur la qualité -, mais aussi la guerre en Ukraine qui a poussé nos agriculteurs à revoir leur stratégie. La superficie consacrée au coton a été réduite, pour laisser plus de place au tournesol et céréales destinés à nourrir les populations. Pour saper un peu plus le moral de nos trois mousquetaires, leur compte Facebook a dû être supprimé, après un piratage.  

Mais les clients sont là et bien là, et Jean Fil ne peut pas s’arrêter en si bon chemin, même semé d’embûches. Derrière les nuages, le soleil : Yohan, Médéric et Samuel se sont donné pour mission de récolter deux tonnes de coton, comme dans les meilleures années, pour pouvoir proposer, aux messieurs comme aux dames, tee-shirts et polos éco-responsables, reconnaissables au plant de coton à trois branches  brodé sur la poitrine.

Marielle Fourcade

Voir le site internet "Jean Phil"

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi