« L’établissement a 40 ans d’existence, et s’est appelé Le Fournil pendant 20 ans. Je l’ai rebaptisé Mon Fournil quand j’en suis devenu propriétaire en 2003. J’y ai été vraiment heureux, jusqu’en 2014-2015. À cette époque, une première boulangerie semi-industrielle a ouvert non loin d’ici. Deux ans plus tard, c’est un drive qui s’est installé, et pour finir, une enseigne de burgers et pains. J’étais sur le fil du rasoir, c’était très dur. Alors, j’ai décidé de vendre » raconte-t-il.
Mais après un an d’essai, en 2021, la repreneuse renonce à son tour. Joël, de son côté, a déjà réfléchi à sa “vie d’après”, entre écologie, prix du gasoil qui flambe, et retour en force de la petite reine dans le cœur des Français. Les multiples reportages sur le sujet finissent par le convaincre.
Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucun atelier de réparation de vélos.
« Je me suis rendu compte que, sur tout le nord de Tarbes, il n’y avait aucun atelier de réparation de vélos. Comme j’étais au chômage, je me suis renseigné auprès de l’ANPE, et j’ai pu m’inscrire pour une formation de deux mois au CNPC des Eaux-Vives, à Bizanos. C’était très intense ; sur 12 inscrits, nous n’avons été que 4 à réussir. Mais je suis content de l’avoir fait, parce qu’un vélo, c’est vraiment très complexe ».
D’autant que notre homme n’est pas fan absolu de ce deux-roues là, auquel il préfère la moto. Mais il est diablement habile de ses dix doigts, et adore se frotter à une panne pour en découdre. Surtout s’il s’agit d’un mécanisme minutieux, qui exige une précision sans faille.
Le temps de faire toutes les démarches administratives, de vider la boulangerie de son matériel, et d’y installer son nouvel atelier, Eljo Vélo 65 – Eljo pour Joël à l’envers - ouvre ses portes le 1er mars 2022. Entretien, réparation, occasions… Les anciens clients de Mon Fournil retrouvent vite le chemin, et viennent y faire réparer leur bicyclette.
Les gens sont heureux de ressortir leur vieux vélo…
« Les gens sont heureux de ressortir leur vieux vélo, il y a une part de nostalgie. Et puis le contact est plus direct qu’à la boulangerie, où j’étais seul derrière mes fourneaux à 3 heures du matin ! Avant, j’étais content de savoir qu’ils se régalaient avec de bonnes choses, mais aujourd’hui, je suis ravi de les voir repartir avec le sourire. En plus, je répare à moindre coût. Après, c’est la vie, il faut savoir se remettre en question… ».
Chose que notre ancien boulanger a réussi à faire, sans se mettre dans le pétrin.
Tél. 06 25 77 00 38
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