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    Edito

    La Grande Vitesse dans le tunnel
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    Alors que le ministre landais des Transports, Alain Vidalies, vient d’annoncer de manière spectaculaire le prolongement de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) de Bordeaux vers Toulouse d’une part, et vers Dax d’autre part, on apprend que de lourdes menaces pèsent sur le financement de la liaison Tours-Bordeaux dont l’ouverture est programmée en 2017.

    On le sait, plusieurs centaines de millions d’euros manquent à l’appel en raison de la fermeture des robinets financiers de la part de nombreuses collectivités territoriales d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de Poitou-Charentes. Pour le moment, c’est la SNCF et sa filiale Réseau ferré de France qui doivent compenser sous pression de l’Etat les obligeant ainsi à creuser encore plus le gouffre de leurs dettes.

    Mais, dans ce partenariat public-privé géant, c’est maintenant le consortium formé autour du concessionnaire Lisea (filiale du groupe Vinci) qui tire la sonnette d’alarme. Engagé sur un investissement de 3 milliards d’euros, sur un total de 7, il menace de ne pas honorer l’échéance de fin octobre représentant la bagatelle de 50 millions d’euros.

    Le scénario du blocage complet du financement privé est désormais pris très au sérieux, ce qui évidemment compromettrait gravement la réalisation de cette LGV engagée sur un parcours sacrément chaotique.

    En réalité, on assiste à un sévère bras de fer entre la SNCF et les investisseurs privés concernant le montant du péage dont devront s’acquitter les compagnies ferroviaires utilisatrices de la ligne. C’est, en effet, par ces recettes que Lisea et le consortium doivent amortir leur méga investissement.

    Pour faire bref, la SNCF trouve le péage trop cher et prévoit donc de limiter le nombre de trains entre Paris et Bordeaux à 13 par jour, alors que Lisea considère qu’il faudrait au moins 20 dessertes quotidiennes pour rentrer dans ses fonds, mais aussi pour capter suffisamment de clientèle.

    Il est clair que l’on n’est pas au bout de nos surprises sur ce dossier brûlant, et les liaisons Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax à grande vitesse sont entrées dans un très long tunnel.

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