Edito

Il y a les adeptes du virtuel, pour lesquels le tweet n'a plus de secrets, assassin ou débonnaire, en direct d'une réunion ou lors des nombreux déplacements occasionnés par une campagne électorale survoltée. Il y a ceux qui préfèrent publier sur leur mur, Facebook devenu le local de campagne o-bli-ga-toi-re de tous nos futurs édiles. Planqués derrière leur écran, rendus anonymes par l'Internet, les électeurs potentiels peuvent manifester leur colère, leur soutien, leurs réclamations, et dire tout bas ce qu'ils ne crieront pas tout haut, au moment d'exercer le droit de vote. Même les abstentionnistes se révèlent sur les réseaux sociaux. On sait combien les nouveaux moyens de communication ont influé sur la victoire d'un Barack Obama, d'un François Hollande ou de la stratégie médias d'un Nicolas Sarkozy.

Mais au niveau local ? Si de plus en plus de candidats se retrouvent sur Facebook ou Twitter, la majeure partie préfère le contact, le vrai, loin du virtuel. De fait, cela reste le meilleur biais pour aller à la rencontre de ses concitoyens. Cela va en étonner beaucoup, mais non, tout le monde n'est pas connecté en permanence à Internet. En Soule notamment, pas la peine de tweeter, le porte à porte, il n'y a que ça de vrai.

Ainsi, on voit les candidats battre la campagne, toquer aux portes, affronter le mauvais grain et parfois se faire méchamment alpaguer par un riverain mécontent. Mais c'est aussi le moyen de "créer du lien", au concret et au contact, de faire cette réunion publique au bistrot du coin, ou de voir cette grand-mère vouloir absolument "payer" pour la visite à son domicile d'un candidat. Le phénomène est devenu si rare que les citoyens le prennent comme un privilège. Si demain, le siècle sera virtuel ou ne sera pas, une poignée de main, un regard et un sourire ne seront jamais remplacés par les prouesses technologiques de nos ordinateurs. Ce charme un peu suranné use certes les forces autant que les semelles des candidats, mais rassure quant à la proximité de nos futurs élus. La tradition a du bon !

Gracianne Hastoy