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La CCI des Landes appelle à la mobilisation pour la relance

A l’occasion de la présentation de l’enquête de la Banque de France, la chambre consulaire demande le déclenchement de commandes publiques au plus vite…
GERS ENTREPRISE
Le directeur départemental de la Banque de France dans les Landes, Jean-Marc Laborie, est venu présenter les résultats de cette enquête à la CCI, ce lundi 8 mars. Près de 3.600 entreprises ont pu être sondées. Un bel échantillon qui donne un bon aperçu de la situation.

Le 2 mars dernier, la Banque de France a mis en ligne les résultats de son enquête sur les entreprises de Nouvelle-Aquitaine en 2020. Un total de 3.582 entreprises ont été interrogées, représentant quelque 260.000 emplois et 52 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

En introduction, l’institution souligne d’abord que « l’économie française a connu en 2020 sa plus forte récession depuis la seconde guerre mondiale, avec une chute du PIB de 8,3% sur l’ensemble de l’année ». Dans le détail, on connaît déjà le scénario, de la chute du PIB dès le premier trimestre (-5,9%) à la fin d’année mitigée (-1,3%) en passant par un second trimestre catastrophique (-13,7%) et un rebond au troisième (+18,5%).

Côté chiffre d’affaires, les baisses ont été plus ou moins spectaculaires selon les secteurs. Celui de l’industrie régionale a reculé de 8,9%, mais avec des disparités. Ainsi, l’industrie agroalimentaire (-2,2%) a mieux résisté que la métallurgie (-16,7%), les matériels de transport (-15,6%, dans le sillage de la crise du secteur aéronautique) ou les équipements électriques et électroniques (-9,9%). On ajoute que le travail du bois (-6,1%) et l’industrie du papier et du carton (-13,4%) ont connu des fortunes diverses en fonction de leurs débouchés.

Les services marchands pourraient rebondir…

Les conséquences sont assez lourdes en termes d’emploi, même si le pire semble avoir été évité : « Dans un contexte de baisse d’activité induit par la crise sanitaire, l’emploi industriel – intérimaires inclus – se contracte en 2020 (-3,9%), après s’être stabilisé l’an passé. Si les mesures de soutien mises en place, comme l’activité partielle, limitent la contraction des effectifs permanents, l’emploi intérimaire ressort fortement impacté (-25,4%) », souligne l’enquête. Sur le plan des perspectives, la Banque de France prévoit pour l’industrie régionale un rebond de 5,2% en 2021.

Dans les services marchands, la baisse de chiffre d’affaires est un poil plus modérée (-7,7%), mais avec des disparités encore plus fortes. Alors que le secteur de l’informatique et du logiciel est en progression (+2,4%), l’hébergement (-33,8%) et les services de travail temporaire (-20,2%) sont fortement touchés.

Selon l’étude, ces deux derniers secteurs pourraient cependant afficher de belles progressions cette année, respectivement de 23,6% et de 15,1%. Au total, la Banque de France espère une croissance de 7,8% du chiffre d’affaires des services marchands cette année, ce qui en ferait le seul secteur à retrouver rapidement son niveau d’activité d’avant-crise. On ajoute que l’emploi a cependant aussi reculé dans les services marchands. Et là encore, les intérimaires ont servi de variable d’ajustement, avec des baisses souvent spectaculaires, comme celle de 44,6% dans l’hébergement.

Enfin, le BTP, même si l’on a souvent parlé ici de sa résilience, n’a pas été épargné, avec une production (-7,9%), des effectifs (-3,4%) et des investissements (-25,5%) en recul. « En dépit de sa réactivité en sortie de confinement, l’effet de rattrapage n’a pas permis de maintenir le niveau de production dans la construction », résume l’enquête, qui table sur une croissance de 5,5% cette année, mais visiblement pas sur une reprise des investissements. Pour cela, il faudra sans doute attendre 2022.

Les Landes en attente d’une reprise…

Dans la région, 63.000 entreprises auraient bénéficié d’aides de l’État, dont 4.732 dans les Landes, où la Banque de France déclare avoir sauvé plus de 400 emplois via la médiation du crédit, qui a fonctionné pour 40 entreprises sur 80.

La présentation de ces résultats s’est d’ailleurs accompagnée d’un petit « focus » sur le département des Landes. L’économie landaise aurait perdu un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur les 18 qu’elle réalise habituellement. La faiblesse des recrutements y aurait été plus marquée que dans d’autres départements néo-aquitains, évidemment à cause de la forte dépendance du département aux activités saisonnières.

Au final, si les perspectives régionales 2021 fournies par la Banque de France nous consolent un peu, elles restent néanmoins conditionnées à un semblant de reprise. Or le début d’année n’est pas exceptionnel : le couvre-feu dure et freine le redémarrage des commerces. Dans les Landes, ceux-ci auraient accusé une baisse moyenne de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 30% en janvier et février par rapport aux mêmes mois en 2020, alors que les effets du covid ne se faisaient encore que timidement sentir. Et un an plus tard, certains secteurs comme le thermalisme sont toujours dans l’expectative…

Désormais, les attentes se concentrent autour du plan de relance et de la vaccination, qui est pour beaucoup la condition d’un retour à la vie normale, qu’elle soit sociale ou économique.

La CCI des Landes appelle d’ores et déjà les acteurs publics à relancer commandes et appels d’offres sans attendre. Allez, on y croit et on ne perd pas espoir !

Pour lire l’enquête, cliquez ici

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