L’époque où papa bélier faisait le bonheur de maman brebis sans contrôle est révolue. La faute aux besoins de la filière lait, toujours en demande de volumes supplémentaires. La preuve : on est passé en dix ans d’une production de 15 millions de litres à 55 millions, dont 80% provenant des races locales.
Pour parvenir à une telle prouesse, le Centre départemental d’élevage ovin d’Ordiarp a pris le bélier par les cornes, en devenant le troisième centre d’insémination artificielle de France. Ce qui mérite quelques explications.
En fait, le phénomène tient en une formule : l’amélioration par la génétique. C’est ce que pratique le CDEO depuis 2004 sur les races locales : Manech Tête Rousse, Manech Tête Noire et Basco béarnaise.
Ce qu’il faut savoir…
Afin de créer le progrès génétique et produire les meilleurs béliers, les chercheurs du Centre améliorent les performances des animaux en vue de la production d’un lait de qualité supérieure, car la quantité n’est plus le critère unique.
Sont étudiés tant la santé de la mamelle, la qualité de la nutrition, la résistance aux maladies (tremblante, strongyloses gastro-intestinales) et l’adaptation au milieu (maintien de la transhumance, du pâturage hivernal, entretien des prairies permanentes). C’est grâce à un programme expérimental, financé par le Département et la Région que les schémas de sélection ont pu être mieux étudiés et performés, par la recherche et la future connaissance du génome de l’animal. Le but étant de parvenir, le jour venu, à la sélection de béliers grâce à des prises de sang, afin d’améliorer la race locale.
Alors qu’auparavant, il fallait attendre trois ans pour pouvoir noter le géniteur, désormais dès qu’un jeune bélier produit sa première semence, on peut l’analyser et la noter. D’où un gain de temps, de qualité, et d’argent.
Après avoir déploré la perte de ses subventions en provenance de Bruxelles (-16 %), le CDEO a su se restructurer et prouve aujourd’hui son savoir faire en matière de sélection des races ovines. Pour la plus grande satisfaction des éleveurs, et des consommateurs.
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