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Lillet ou le réveil d’un apéritif du Sud-Ouest

La production de blanc, rosé et rouge, a été multipliée par 9 ces 7 dernières années. Une renaissance liée au caractère authentique, historique, local et artisanal d’un apéritif léger, en phase avec le goût du jour…
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Entré dans le giron du groupe Pernod-Ricard en 2008, cette boisson apéritive née à Podensac en 1872, connaît un retour en grâce depuis 10 ans, notamment à l’export.

C’est une histoire qui nous rappelle celles de plusieurs autres vieux apéritifs d’ici et d’ailleurs. Le Lillet, boisson bien connue des Girondins, tire son nom d’une famille installée du côté de Podensac (entre Bordeaux et Langon) depuis le XVIIe siècle. Elle a été créée et lancée en 1872 par Raymond et Paul Lillet, négociants en vins et spiritueux, sous le nom de Kina Lillet, qu’elle conservera jusque dans les années 70.

Ce « Kina » fait référence au quinquina, arbuste équatorien dont les écorces macérées sont l’un des ingrédients-clés du Lillet et d’autres apéritifs d’antan, tel le fameux Cap Corse de Mattei.

Le Lillet, qui existe en blanc, rouge ou rosé, a d’abord pour base une sélection de vins essentiellement locaux, auxquels viennent se greffer fruits et écorces : des oranges douces de Turquie, du Maroc ou d’Espagne, des oranges amères d’Haïti et… ledit quinquina. Les fruits sont mis à macérer à froid dans l’alcool pendant quelques semaines, avant leur écoulage, leur pressage et l’assemblage avec le vin. S’ensuit une maturation en fût de chêne pour les Lillet rouge et blanc, puis un assemblage des cuvées.

Entre tradition et modernité…

C’est cette immuable recette, dont l’ascension commerciale s’est poursuivie jusque dans les années 50 (grâce à un beau succès sur le marché américain) avant un lent déclin, qui revient désormais au goût du jour. Entre 2013 et 2020, la production aurait grimpé d’un à 9 millions de bouteilles par an, et le site de Podensac, au cœur de la commune, emploie maintenant une dizaine de personnes.

Le Lillet avait été acquis par Pernod-Ricard en 2008 : il profite aujourd’hui de la force de frappe de ce groupe à l’export, où partiraient 4 bouteilles sur 5, essentiellement dans les pays germaniques ou aux États-Unis. Avec plus de deux tiers des ventes, le Lillet blanc reste la valeur sûre.

Comme autrefois dans les bars de New York, on recommence à se servir du Lillet dans l’élaboration de cocktails, un art qui revient lui aussi à la mode. Parmi les combinaisons les plus connues, on peut citer le célèbre Vesper (Lillet blanc, gin, vodka), ou des mariages en mode « tonic » (avec tranche de citron vert ou de concombre et des glaçons), « spritz » (apéritif prisé des Autrichiens, à base de vin blanc effervescent) ou « sangria » (avec Lillet rouge, crème de framboise et jus de pamplemousse).

Un peu comme la liqueur basque Izarra, acquise en 2018 par le groupe Renaud Cointreau, le Lillet surfe sur l’évolution du goût des consommateurs, de plus en plus sensibles aux productions authentiques, locales, artisanales… et aussi aux boissons un peu moins chargées en alcool (17% pour le Lillet). Pour les amateurs, la distillerie de Podensac se visite sur rendez-vous. Le charmant site à la façade colorée a aussi son petit musée et son magasin.

On en profite pour ajouter que Lillet avait lancé une édition limitée de blancs et de rosés, imaginée par la créatrice Laure de Sagazan. Des créations à déguster avec modération, bien sûr !

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

Notre article sur Izarra – c’est ici

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