Ici, ce phénomène est encore plus prégnant : en 2022, selon l’Observatoire régional de la santé, 11,6% des habitants ont plus de 75 ans dans les Pyrénées-Atlantiques (contre 9,5% en France), et 33,9 % des médecins généralistes ont 60 ans ou plus (31,9 % en France). La Ville et l’Agglomération ont donc décidé d’agir en faveur de la démographie médicale, à travers le déploiement de plusieurs actions et en facilitant l’installation de nouveaux médecins.
La Ville et l’Agglomération ont donc décidé d’agir en faveur de la démographie médicale, à travers le déploiement de plusieurs actions et en facilitant l’installation de nouveaux médecins.
« L’évolution de la société a changé la pratique médicale. Les jeunes médecins ne veulent plus être seuls, mais bâtir une pratique innovante et collective afin de croiser leurs regards et leurs expériences. Ce regroupement de professionnels est un atout, car il engendre un rayonnement plus important dans la communauté scientifique locale et devient un lieu identifié, de référence », contextualise François Bayrou, maire de Pau et président de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées.
Imaginé en 2019 par le collectif de professionnels de santé libéraux regroupés au sein de l’Association pour les enfants et les familles extraordinaire (Apefex), le pôle de santé Lo Casau (le jardin en Béarnais) fait partie des réponses pour lutter contre la baisse de la démographie médicale.
Un centre médical pluridisciplinaire dédié aux familles
Ce lieu inédit vise à améliorer le fléchage des soins pédiatriques à Pau, simplifier le parcours des familles, améliorer les conditions de travail des professionnels et faciliter leurs échanges pluridisciplinaires.
« Ce projet est né du constat que le parcours de soin n’était pas suffisamment balisé à l’échelle locale. Il ne permettait pas aux familles de trouver facilement des spécialistes de la petite enfance et de l’enfance. De plus, tous les professionnels étaient dispersés géographiquement, contraignant les familles à multiplier les trajets. Les enfants cumulant souvent les besoins de prises en charge, l’emploi du temps quotidien des parents pouvait être considérablement surchargé », retrace Gaëlle Jacquin, une kinésithérapeute membre du collectif et spécialisée dans les 0-3 ans.
Les deux collectivités publiques ont accompagné les membres du réseau Apefex tout au long de ce projet inédit : en ingénierie, pour aider à structurer l’association et définir son projet d’exercice coordonné de médecine ; en facilitant les relations avec l’Agence régionale de santé ; en étudiant les besoins du collectif... et en apportant un soutien financier à hauteur de 40.000 euros, dans le cadre de son appel à projet annuel des « 1.000 premiers jours de l'enfant ».
Ce centre regroupe 25 professionnels : des pédiatres, des sages-femmes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, un psychologue, un neuropsychiatre, des ostéopathes et des kinésithérapeutes. Il est spécialisé dans la prise en charge des enfants, de suivi de la grossesse, les nouveau-nés vulnérables, la petite enfance et les troubles neurodéveloppementaux.
« Il n’existe aucun lieu comme celui-ci en France. Dans le monde libéral, la pluridisciplinarité n’est pas chose courante et c’est une réussite dans notre cas. Cette synergie nous permet de nous améliorer dans chacune de nos spécialités. Chaque jour, nous pouvons accueillir 250 enfants et (futurs) parents afin de faciliter grandement leur prise en charge globale », souligne Gaëlle Jacquin
Un médicobus sur les routes du Béarn
En parallèle de la gestion du centre Lo Casau, l’association Apefex se mobilise pour amener la santé jusqu’aux publics empêchés.
Grâce au chèque de 6.490 euros remis par les forains à l’occasion de la journée d’inauguration de la fête foraine de Pau (le 27 octobre), une approche de proximité a été mise en service. Dès janvier 2024, les professionnels de santé du collectif vont, chacun à leur tour, aller à la rencontre des habitants de l’agglomération paloise.
« Pour l’instant, nous faisons avec les moyens du bord. Mais nous espérons pouvoir acheter un fourgon et le rendre amovible, pour que chaque praticien puisse l’adapter à sa pratique. L’objectif du microbus étant d’aller au plus près des familles qui ne peuvent pas se déplacer », souligne Agathe Uster, pédiatre.
Noémie Besnard
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