C’est la bataille du rail - La ligne ferroviaire à grande vitesse est arrêtée à Bordeaux, alors qu’elle devait initialement desservir Toulouse et l’Espagne via les Landes et le Pays basque. Les deux régions couvrant le Grand Sud-Ouest n’acceptent pas le coup de frein donné par le gouvernement. En Occitanie, 88% des habitants veulent les LGV : un score qui parle de lui-même !
Ce mercredi 4 octobre à Toulouse (Hôtel de région), la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie vont se retrouver pour sonner la mobilisation des forces vives des deux régions afin de tenter de débloquer le dossier.
Les principaux responsables politiques seront présents, mais aussi des personnalités comme : Charles Champion, président d’Airbus, et plusieurs dirigeants de grands groupes ; Jean Tirole, économiste, prix Nobel d’économie ; le chef étoilé Michel Sarran, Claude Onesta l’ex-entraîneur des Barjots, l’écrivain Magyd Cherfi, et de nombreux responsables des milieux associatifs et culturels, et plus généralement de la société civile.
Difficile d’y voir clair. D’un côté, les anti-LGV affirment que le coût de la construction de lignes dédiées est beaucoup trop élevé pour le gain de temps obtenu. De l’autre, les pro-LGV avancent que les retombées économiques de ces liaisons rapides justifient pleinement l’investissement. Les études publiées sont souvent contradictoires, mais une chose est sûre, les caisses de l’Etat sont vides.
Qu'en pensent les habitants de la région ? Selon un sondage réalisée par l'Ifop pour notre confrère La Dépêche, auprès des habitants d’Occitanie et du Lot-et-Garonne, 88% se disent favorables (dont 38% très favorables) à la réalisation des lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan. Un plébiscite populaire qui apporte un nouvel éclairage sur ce dossier très chaud.
L’investissement nécessaire pour réaliser les tronçons Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax est estimé à 9 milliards d’euros, aménagement des gares compris. Récemment, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, annonçait que l’ensemble des pistes de financements innovants imaginé par les deux régions permettrait de financer 77% du projet. Ils proposent de faire appel à des investisseurs privés, mais aussi de mettre en place une taxe sur l’immobilier de bureau et une écotaxe (ce qui n’est pas du goût de tout le monde).
Côté retombées, il est pertinent de ne pas prendre en compte seulement les liaisons vers Paris et vers l’Espagne. En effet, l’un des enjeux majeurs est de rapprocher les territoires du Grand Sud-Ouest, de mettre les principales agglomérations à moins d’une heure les unes des autres.
Une heure, c’est le seuil de temps de trajet domicile-travail en dessous duquel on peut envisager une liaison quotidienne. Pouvoir aller par exemple de Hendaye à Bordeaux, ou de Pau à Toulouse en moins d’une heure serait une révolution, notamment pour les entreprises et pour l’emploi. Cela transformerait le Grand Sud-Ouest en une vaste métropole dans laquelle il serait possible de vivre à un bout et de travailler à l’autre.
Le démarrage spectaculaire de la LGV Sud-Atlantique illustre bien l’enjeu de ce mode de transport ultra rapide. Cet été la Sncf a enregistré une augmentation de 75% du trafic entre l’Ile de France et Bordeaux. Avec un million de voyageurs, elle est devenue la deuxième destination TGV en France, après Lyon.
Informations sur le site de la région Occitanie
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