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PORTRAIT PASSIONOptez pour les espadrilles en marc de raisin !

Créée à Perpignan, la marque Payote utilise entre autres le marc de raisin pour fabriquer des espadrilles grâce au savoir-faire d’un atelier de Mauléon. Retour sur une success-story en compagnie d’Olivier Gelly, son créateur.
Olivier Gelly, le fondateur de la marque d'espadrille Payote, posant à côté du logo de sa marque.
Il a grandi dans une famille de vignerons. Après avoir travaillé dans une boutique de prêt-à-porter pendant 15 ans, il décide de créer sa propre entreprise en mêlant les mondes de la mode et de la viticulture.

Ce Perpignanais de 37 ans porte des espadrilles hiver comme été. C’est en personnalisant lui-même plusieurs de ses paires et face aux nombreuses sollicitations de ses clients qu’il décide de créer sa propre marque Payote (doudou, chiffon en catalan).

« Je n’y connaissais rien en gestion, en entrepreneuriat ou en fabrication d’espadrille. C’est en cherchant sur Internet que j’ai découvert les ateliers de la Manufacture d’espadrilles Georges Armand Monique (Megam) de Mauléon. Je les ai contactés et leur ai envoyé des croquis et un mois après, j’avais mes premiers modèles d’espadrilles. Je pouvais enfin laisser libre cours à mon imagination et à mes envies ».

En 2016, bien décidé à mener à bien ce nouveau projet, l’entrepreneur vend sa voiture pour acheter un premier stock auprès de l’atelier familial basque en activité depuis 150 ans. En six ans, Olivier Gelly passe de l’interdit bancaire à un chiffre d’affaires d’1.3 million d’euros en 2021 et deux boutiques (à Perpignan et Toulouse).

La ligne de conduite de Payote est simple : proposer un grand choix d’espadrilles made in France pour perpétuer le savoir-faire artisanal français, avec un produit authentique et de qualité en toute transparence. « Aujourd’hui, les gens sont plus attachés au concept, au sens et à l’histoire d’un produit qu’à ce dernier. Ils cherchent avant tout de la transparence », souligne le fondateur de la marque

Des matières naturelles et écoresponsables

La spécialité de Payote, c’est le choix de ses matières premières : « En 2018, nous avons créé la première espadrille qui sent bon, grâce à des microcapsules qui explosent lorsque le tissu rentre en contact avec la peau et l’hydrate. En 2019, c’était au tour de la première espadrille en matière plastique, en 2020, le premier modèle fourré, pour l’hiver et un an plus tard, nous avons sorti la première espadrille fabriquée à partir de vêtements recyclés », relate Olivier Gelly.

La marque perpignanaise vient de renouveler l’expérience, en sortant la première espadrille made in France vegan, à base de marc de raisin et d’huile végétale, pour un résultat final s’approchant du simili cuir. Si le tissu est fabriqué par l’entreprise Vega à Milan, il est ensuite envoyé à MEGAM, en charge de la découpe de la toile, en passant par l’encollage.

Chez Payote, rien ne se perd, tout se transforme : les chutes de tissu sont utilisées pour fabriquer des trousses, des sacs cabas et des chaussons de naissance.

Une production raisonnée à étendre

Chaque année, 4 millions d’espadrilles sont vendues en France. Pourtant 80% d’entre elles sont produites à l’étranger. Payote produit entre 80.000 et 100.000 paires par an, mais c’est un chiffre dérisoire face aux plus de 2,5 millions de demandes que la marque reçoit en une année.

« Nous avons loupé beaucoup de collaborations en raison de notre faible capacité de production et de la forte demande », note Olivier Gelly, qui projette de construire une usine de 5.000 m2 afin de produire 1 million de paires d’espadrilles supplémentaires.

À noter que ces surprenantes et pétillantes chaussures représentant le patrimoine culturel pyrénéen se déclinent dans plusieurs esprits : élégantes ou plus originales avec des imprimés, à plateforme ou plus classiques, pour les mariages ou les soirées télé... Plus de 250 modèles sont disponibles dans des pointures du 28 au 47. De quoi trouver chaussure ou plutôt… espadrille à son pied !

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