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Publié le Mis à jour le

DécryptageElections au Pays basque sud

Le PNV largement en tête, mais sans majorité absolue : avec qui gouvernera t-il ?– Urkullu de nouveau lehendakari
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S’agit-il d’une surprise ? Assurément pas, car toutes les enquêtes aboutissaient à la même conclusion : le Parti nationaliste basque (PNV) allait remporter haut la main les élections régionales en Euskadi. Voilà qui est fait, avec 29 députés, soit 2 de plus qu’en 2012. Une victoire qui ne lui donne pas la majorité absolue, mais qui devrait lui permettre de gouverner sereinement, avec ponctuellement ou pas l’apport des voix du PP ou du PSOE. C’est désormais la seule inconnue : avec qui le PNV gouvernera ?

euskadiEn seconde position se situent les séparatistes de HB-Bildu, l’ex Batasuna, avec 18 élus (contre 21 il y a quatre ans), suivis des populistes de Podemos, qui se présentait pour la première fois, obtenant 11 parlementaires. On a beau jeu de remarquer la porosité entre les deux formations, la seconde grignotant scrutin après scrutin les nationalistes, pourtant requinqués avec la sortie de prison d’Arnaldo Otegui, leur leader, qui avait toutefois été empêché de se présenter par les tribunaux.

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En fait, c’est le score du Parti socialiste (PSOE) qui était l’objet de tous les regards, en particulier ceux de Madrid. Quelques sièges gagnés, et son jeune leader, Pedro Sanchez, bien mal en point jusqu’alors, se serait vu requinqué, après avoir perdu toutes les élections placées sous son mandat. Il n’en a rien été, puisque là encore, le PSOE s’effondre (9 députés contre 16 auparavant).

parlement-basqueLa conséquence ne s’est pas fait attendre : ses adversaires au sein du parti, Susana Diez et Eduardo Madina, (ainsi que 6 de ses 7 présidents de Communautés autonomes) ont carrément exigé sa démission, qu’il ne semble pas vouloir donner, n’ayant toujours pas renoncé à devenir président du gouvernement. A moins que le Congrès prévu pour octobre ne le boute dehors, fermant ainsi une parenthèse abominable pour les socialistes espagnols, la pire depuis 1978 et l’avènement de la démocratie.

rajoy-felipeCette déconfiture du PSOE pourrait accessoirement débloquer la situation politique de l’Espagne, sans gouvernement depuis décembre, poussant les socialistes à s’abstenir si Mariano Rajoy retournait devant la Parlement pour se faire élire. On éviterait ainsi une troisième élection législative, prévue en principe pour décembre prochain.

Déjà, on murmure que le roi Felipe VI permettrait un nouveau vote d’investiture (le troisième) dans la première semaine d’octobre, après le Comité fédéral du PSOE le 1er octobre.

elections4Pour en revenir à Euskadi, sans étonnement non plus, le Parti Populaire (PP) occupe la dernière position avec 10,16 % des voix et 9 sièges (-1) dans une région qui ne lui a jamais été favorable et à cause d’une campagne assez terne de son candidat, Alfonso Alonso. Quant à la jeune formation centriste Ciudadanos, elle s’effondre littéralement, n’obtenant aucun élu. N’en comprenant pas les raisons, son chef Albert Rivera a demandé que soit rédigée une « note technique ». Ça occupe.

[caption id="attachment_53742" align="alignleft" width="300"]euskadi-3 I. Urkullu[/caption]

Pour l’anecdote, mais en est-ce vraiment une, le Parlement basque compte désormais davantage de femmes (40) que d’hommes (35). Et, particularité locale, lors de l’investiture du futur lehendakari, il ne sera pas permis de voter contre lui, comme c’est le cas au Parlement espagnol ; plusieurs candidats peuvent se présenter, et en cas d’échec faute de majorité absolue, un second vote sera effectué 24 heures plus tard, à la majorité simple.

Sans étonnement, on devrait dans les prochains jours entendre au Parlement de Vitoria le fameux cri « Ari, ari, ari, Urkullu lehendakari ! ».

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