Le maire de Pau François Bayrou a inauguré ce grand chantier en présence de Jean-Pierre Farandou, le président-directeur général de la SNCF, Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et de nombreux autres élus locaux.
L’enjeu premier de ces aménagements consiste à améliorer les conditions d’accès au train pour les 1,2 million de voyageurs annuels en 2022 qui transitent par la gare de Pau (plus de 50% de fréquentation en quatre ans).
« Sur l’ensemble du territoire national, nous constatons un véritable engouement pour le train », précise Jean-Pierre Farrandou. En effet, la région Nouvelle-Aquitaine constate une augmentation de 33 % de fréquentation supplémentaire en l’espace de quelques années (95.000 voyageurs en 2022).
Chaque jour, 74 trains s’arrêtent à la gare de Pau, dont 44 TER. Construite en 1863, l'insfrastructure avait bien besoin d’un plan de modernisation. « Avant les travaux, la gare de Pau était mal équipée, fermée sur elle-même, peu accessible et peu intéressante. Nous avons voulu en faire un élément du patrimoine à part entière », résume François Bayrou.
Renouer avec son environnement végétal
La gare de Pau a dès son origine un lien très fort avec la végétation. Un peu mis de côté au fil du temps, ce programme lui a permis de renouer avec ce précieux patrimoine. Les architectes du projet ont en effet décidé de mettre davantage en avant ce côté de « gare-parc ».
« On avait oublié pendant 160 ans que le gave n’était pas loin. C’est pourtant un élément à la fois intime, sauvage et précieux. Il est aujourd’hui réintégré dans le patrimoine de la ville », souligne le maire de Pau.
Ces travaux d’aménagements sont donc l’occasion pour la ville de renouer avec la rivière de l’Ousse et les berges du gave grâce à l’aménagement d’une promenade végétalisée. Pour ce projet global, 205 arbres, 1.600 arbustes et 3.200 graminées ont été plantés.
Cette dernière créera un lien urbain entre le parvis du PEM et les berges du Gave de Pau : un espace de 15 hectares de végétation, qui n’était jusqu’à présent pas exploité.
Une gare plus accessible et plus ouverte sur la ville
L’accessibilité de la gare était aussi un enjeu majeur, avec notamment le rehaussement des quais et la création prochaine d’une passerelle avec ascenseur et escalier, qui permettra d’avoir accès aux trois quais en toute autonomie, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Elle sera mise en service fin 2024.
Des aménagements ont été réalisés pour faciliter la circulation des voyageurs : un nouveau revêtement et des bandes podotactiles d’éveil à la vigilance à proximité des zones à risques (escalier, bord du quai, souterrain) ont été installés sur les quais.
Des bandes de guidage pour les non-voyants et malvoyants sont également prévues. Pour offrir plus de lumière et ainsi améliorer la visibilité sous la grande halle voyageuse et sur les quais, l’éclairage a été totalement repensé.
À la suite de ces aménagements, un nouveau fonctionnement de l’ensemble du PEM a été mis en place pour les usagers : les automobilistes doivent prendre le pont Lalanne pour accéder au dépose-minute et au parking longue durée. Le pont de la gare est accessible uniquement pour les taxis, le Fébus, les motos et les personnes à mobilité réduite.
« Avant, on voyait la gare depuis la ville, mais on ne voyait pas la ville depuis la gare », contextualise François Bayrou. « L’ouverture sur la ville est saisissante. Dès le parvis, nous sommes imprégnés de l’âme de Pau », renchérit le PDG de la SNCF.
L’attractivité du territoire en jeu
Au cours de cette inauguration, les questions de l’attractivité du territoire, des retards récurrents de la SNCF ont été abordées.
La gare de Pau est l’une des principales portes d’entrée du Béarn et un outil d’attractivité au fort enjeu. « Notre isolement face aux grands centres de décision est le seul frein au développement de notre agglomération. Ce frein avait été dépassé pendant plusieurs années, mais qui est aujourd’hui de retour. Les retards de train, probablement dû au défaut d’entretien des équipements fondamentaux, de la signalisation et de l’alimentation électrique. Mais ce n’est pas possible de ne pas avoir un plan décennal pour la reconstitution des réseaux », plaide François Bayrou, qui budgétise sa demande à 1.5 milliard supplémentaire par an pour « rendre la France de nouveau accessible ».
« Il n’y a pas un jour sans qu’il n'y ait des retards de train. Tous les ans, nous sommes à moins de 90 % de régularité des TER. Ça ne peut pas durer. Il faut travailler ensemble pour résoudre ce problème », ajoute Renault Lagrave l’élu de la région Nouvelle-Aquitaine en charge des mobilités.
Face aux nombreuses critiques, Jean-Pierre Farandou prône la collaboration : « Pau a en effet besoin d’être relié à Paris. Grâce l’avion, mais ne renonçons pas en termes de stratégie à ce qu’une réponse ferroviaire de qualité puisse être apportée pour relier ces deux points. La France du Sud mérite aussi les lignes à grande vitesse. Des discussions sont en cours pour trouver des fonds et améliorer les infrastructures. Ensemble, il faut voir grand, il faut voir loin, il faut voir ferroviaire, il faut voir mobilité durable, il faut voir aménagement du territoire ».
Noémie Besnard
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire