En plus d’assurer la continuité pédagogique de façon totalement inhabituelle, certains se sont retrouvés un peu seuls et perdus face à la complexité des outils numériques à utiliser, qu’ils ne maîtrisaient pas forcément. Pas plus d’ailleurs que certains parents.
« La première semaine a été compliquée, explique ce professeur de sciences physiques d’un collège des Landes. Tout s’est fait à distance. Nous avons eu une semaine « blanche » au cours de laquelle nous avons pris le temps de nous installer. En concertation avec le chef d’établissement, nous avons modifié l’emploi du temps, afin de prévoir une matière par demi-journée et par niveau. Nous demandons aux élèves de se connecter le moment venu, et lançons une sorte d’appel en début de cours pour vérifier s’ils sont bien là ».
« J’envoie les leçons par logiciel, je reste à leur disposition pour répondre aux questions, les sollicitent pour qu’ils me donnent une réponse… Mais il y a, malgré tout, des difficultés de connexion qui empêchent certains de suivre ; ou bien l’ordinateur est familial, et les parents en ont besoin pour leur télétravail… ».
Si les notes des « e.devoirs » ne reflètent pas vraiment la réalité du terrain, le travail en autonomie est quant à lui souvent empreint d’un léger relâchement. « Il y aura sûrement beaucoup de connaissances mal acquises durant cette période de confinement, qu’il faudra bien rattraper d’une manière ou d’une autre » conclut ce professeur.
Et pour les plus jeunes ? En Dordogne, les CE1 de Marie Duvignacq ont aussi leur classe virtuelle. « Au début, j’envoyais tous les deux jours un mail aux parents, mais c’était long et compliqué… Puis, nous avons instauré une classe numérique grâce à un lien sur lequel les enfants peuvent se connecter. Ils ont leur boîte aux lettres pour envoyer des textes, des photos, des dessins… On y trouve les pavés numériques de lecture et mathématiques, mais aussi des activités artistiques qu’ils sont invités à découvrir à travers des liens intéressants ».
C’est bien le système D qui a permis aux professeurs de garder le contact avec les élèves, et chacun utilise l’outil qui lui convient le mieux, en fonction du matériel dont il dispose personnellement.
Une situation inédite donc pour professeurs et élèves, mais aussi pour les parents, qui ne sont pas les derniers à appeler la maîtresse à la rescousse !
« Certains s’impliquent beaucoup, demandent des explications sur tel ou tel exercice… Les rapports sont différents, j’ai parfois l’impression de faire l’école à toute la famille ! Ils prennent conscience des difficultés que nous rencontrons auprès de leurs enfants, et s’inquiètent : comment faire pour motiver ma fille qui n’a plus envie de travailler ? Ils attendent en fait que l’on intervienne pour recadrer la situation ».
Quant à la communication avec les collègues, WhatsApp permet d’organiser des réunions de travail une fois par semaine pour faire le point.
Grâce à la « débrouille » des professeurs, les systèmes mis en place permettent donc de maintenir le lien avec la plupart des élèves, en cette longue période de confinement particulièrement printanière, qui inciterait plus à la paresse.
Mais rien à voir avec une classe traditionnelle, où la proximité et le dialogue facilitent le transfert des connaissances. De quoi s’exclamer : Vivement la rentrée !
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