Face à l’augmentation de son activité et les difficultés de recrutement rencontrées par les professionnels du secteur, l’industrie ne peut pas se permettre de se passer de la moitié de la population active, et donc de ses talents.
Pendant longtemps, l'industrie a été perçue comme un univers masculin. Aujourd’hui, le message a évolué, en même temps que les besoins des professionnels : les femmes ont leur place dans cette filière en plein essor.
Pour faire bouger les lignes et casser les freins (extérieurs et intérieurs), il faut avant tout faire preuve de pédagogie. L’UIMM Adour Atlantique travaille ainsi depuis des décennies pour moderniser l’image de la filière et sensibiliser les femmes, jeunes ou moins jeunes, aux carrières industrielles.
Pour mettre en lumière son engagement, la fédération nationale de l’UIMM a publié récemment un manifeste intitulé : « Tu as ta place ! », qui appelle à la mise en place d’actions pour favoriser l’accueil et la réussite des talents féminins dans l’industrie. « L’industrie est une chance, la mixité est une richesse. Ensemble, faisons bouger les lignes », souligne Didier Lacassagne, président de l’UIMM Adour Atlantique.
Dans sa croisade pour féminiser l’industrie, la fédération patronale peut compter sur de nombreux partenaires, à commencer par l’association Elles Bougent Aquitaine. Son but est de susciter des vocations grâce au témoignage de salariées et faire découvrir aux collégiennes et lycéennes les métiers de l’industrie.
« La délégation régionale, animée par des femmes passionnées et déterminées, œuvre sans relâche pour aller à la rencontre des jeunes filles et leur présenter les opportunités de cette filière. Et qui de mieux pour assumer cette mission que des femmes qui ont fait le choix de l’industrie ?! », présente Marie-France Leyder, co-déléguée sud Aquitaine.
Lors de cette nouvelle soirée Industri'Elles, sur le thème de « Au rugby comme dans l'industrie, Tu as ta place ! », six portraits de femmes ont été dévoilés et une table ronde a réuni de nombreuses personnalités féminines du rugby ont échangé autour de la féminisation de ce sport.
33 % de femmes dans l’industrie d’ici 2033
La féminisation des métiers industriels est un enjeu majeur. Les femmes apportent un regard neuf et des compétences complémentaires qui dynamisent les entreprises. Pour les attirer, les professionnels mettent en œuvre des actions visant à rendre leurs secteurs plus inclusifs.
Malgré les actions mises en œuvre, les femmes représentent seulement 18 % des salariés dans les métiers techniques de la métallurgie dans les Pyrénées-Atlantiques et le Seignanx. La majorité d’entre elles occupent des fonctions support et sont souvent exclues de la conception et de la production et à peine plus de 15 % exercent des postes de cadres dirigeants.
Les chiffres sont tout de même un peu plus encourageants du côté de la formation : au Pôle Formation Adour, les femmes représentent 30 % des effectifs dans les filières en apprentissage et 31 % en formation continue. Par ailleurs, la première promotion de Cami Aéro, le nouveau centre de formation de Safran Helicopter Engines, à Bordes, est composée à 36 % d’alternantes.
« La mixité dans l’industrie nous tient particulièrement à cœur. Nous portons depuis plusieurs années un message fort : être une femme dans l’industrie ne doit plus être une exception, mais une évidence. Malgré des progrès notables, le chemin reste encore très long. Notre ambition est claire : atteindre 33 % de salariée d’ici 2033. Pour cela, nous avons un défi collectif à relever : accompagner davantage de jeunes filles et de femmes à franchir les portes de nos entreprises et de nos pôles de formations. Il nous faut leur montrer que l’industrie est une voie professionnelle riche de sens, stable, bien rémunérée et tournée vers l’avenir », assure Didier Lacassagne.
Noémie Besnard
Six femmes mises à l’honneur
Elles sont dynamiques, passionnées, rigoureuses… Lors de cette soirée, six femmes ont été mises à l’honneur : Solène Duclos, chef d’équipe Salle Blanche au sein de Needle Concept à Biarritz ; Karine Campo Queheille, responsable Production au sein de Spi Aéro à Mauléon-Licharre ; Carline Moura De Souza, technicienne HSEÉ et OPEX au sein de l’entreprise Voestalpine Railway Systems MFA SASU à Arbérats-Sillègue ; Ludivine Junca ingénieure R&D, responsable du groupe fibres polymères et carbone à l’échelle pilote au sein de Canoe à Lacq ; Géraldine Gouyou, directrice d'exploitation au sein de Carriquiry Sécurité à Pau et enfin, Sandrine Antunes, responsable Centres de Compétences Data et Digital Applications au sein de l’entreprise Safran Helicopter Engines à Bordes.
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