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COUP DE COEURUn meurtre au coeur des Pyrénées dans « La griffe d'Aspe »

Passionné par la littérature, le Palois Claude Castéran écrit des romans noirs avec pour décors ses Pyrénées natales. Rencontre…
Claude Castéran au cours d'une de ses balades en vallée d'Aspe, en Béarn.
DR
Son troisième roman noir, « La griffe d’Aspe » est paru en novembre 2022 aux éditions Gypaète. Il raconte l’histoire d’un thriller amoureux, dans lequel un soixantenaire a une emprise malsaine sur son neveu et sa femme.

Né à Pau en 1955, Claude Castéran étudie la philosophie avant de se tourner vers le journalisme. Il part à Paris pour travailler au « Journal du Dimanche » puis à l’Agence France presse (l’AFP) en 1982.

Il y restera 40 ans, successivement dans le service politique, où il a été correspondant à l’Hôtel Matignon, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Il travaille notamment aux bureaux de Nice, Washington, Madrid et Montpellier, avant de finir sa carrière au service Société, en tant que critique littéraire.

C’est d’ailleurs durant cette période que Claude Castéran décide d’écrire son premier livre en 2004 (Un si court espoir, éd. Broché), puis un deuxième en 2006 (Une certaine peur de vivre, éd. Broché). « Chaque septembre, je recevais 500 livres, dont certains n’étaient franchement pas de bonne qualité. Je me suis dit "pourquoi pas moi ! " », raconte-t-il.

Il écrit ensuite trois romans sur Biarritz et Charles de Gaulle en 2010 et un autre sur François Mitterrand en 2011. L'auteur palois a également été l'un des seuls à écrire sur les coulisses de l’Agence France-Presse dans un livre paru en 2012 chez Actes Sud Jeunesse.

« Le roman noir, c’est la liberté et la fantaisie »

Malgré ses nombreux postes, il n’a pour autant jamais rompu son lien avec sa terre natale, et revient régulièrement en Béarn. Grand amoureux des Pyrénées, à ski, à pied ou équipé d’un matériel de spéléologie, il connait la vallée d’Aspe comme sa poche et sous toutes ses coutures. « Les Pyrénées sont une source d’inspiration intarissable. Plus j’écris sur elles, plus il y a de choses à dire. Elles représentent un décor extraordinaire pour le roman noir ».

Claude Castéran s’intéresse rapidement à ce style littéraire qui, contrairement au polar, s’attarde davantage sur l’ambiance globale que sur l’enquête. Il y trouve une liberté d’écriture encore inconnue pour sa plume de journaliste.

« Si le roman fait appel à l’imaginaire, le roman noir c’est la liberté et la fantaisie. Je défends et aime la fiction, car elle permet d'inventer tout en abordant des thématiques réelles. Dans la fiction, l’auteur est un dieu, il créé de toutes pièces ses personnages a le droit de vie et de mort sur eux », explique le Béarnais de 67 ans. 

Grâce à ce genre littéraire, l’ancien élève au lycée Louis Barthou et stagiaire à La République des Pyrénées s’autorise d’écrire des choses improbables, mais en traitant de sujets sociétaux actuels. C’est le cas dans son dernier livre, « La griffe d’Aspe », dans lequel il parle de féminisme et de l’identité Aspoise. 

Un changement radical

Claude Castéran a pris sa retraire en 2020. Partageant son temps entre sa maison d’Accous et la capitale, c’est le début d’une nouvelle vie pour lui.

« En devenant auteur de romans noirs, j’ai fais le contraire de ce que je faisais pendant les quarante dernières années : avant, je prenais des notes, rapportais des faits réels, vérifiés, dans un style rigoureux et le plus rapidement possible. Aujourd’hui, j’ai changé de routine. J’y vais au doigt mouillé comme on doit, je commence une histoire sans vraiment savoir où elle va me mener. Mon style a également changé et j’écris quand j’en ai envie, c’est la liberté des vieux. Mais intérieurement, je bouillonne, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 20 ans », confie-t-il.

Le Béarnais planche déjà sur un quatrième roman pyrénéen, dans lequel la nature aura une place importante. « Quand j’ai commencé, il y avait un réel déficit d’œuvre de fiction avec pour toile de fond les vallées Pyrénéennes. À mon petit niveau, j’essaye de leur rendre hommage »

Noémie Besnard

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