Comme beaucoup de fermes à cette époque, la polyculture est de mise. L’élevage assurait un revenu mensuel tout en fournissant la force de traction, le maraîchage et la production fruitière qui fournissaient le marché palois et la production de vin en barriques pour les auberges et de vin bouché pour les autres clients.
Le Clos Labrée se spécialise peu à peu dans la culture de la vigne en profitant de l’accroissement de la notoriété du Jurançon et du vin de qualité en général. Gaston a initié la plantation des vignes en terrasses en 1972.
« Mon père n’a pas suivi la même voie que mon grand-père Gaston : il est devenu instituteur. En 1988, il est passé à mi-temps pour aider son père et entretenir la propriété », raconte Thomas Pissondes, qui représente la 5e génération à œuvrer sur ces terres.
Un vin biologique
Le jeune béarnais a pourtant essayé de se détacher de l’activité familiale, avant d’en tomber amoureux. Il travaille en effet dans l’ingénierie industrielle, plus précisément l’électrotechnique, et rejoint le domaine en 2010 « pour ne pas laisser le patrimoine familial ». Thomas Pissondes se forme pendant deux ans avant de reprendre officiellement les rênes du domaine.
« Ce métier est hyper motivant et intéressant, car il faut avoir une multitude de casquettes : commercial, comptable, œnologue, mécanicien… Aucune cuvée ne ressemble à la précédente, c’est un travail en harmonie avec la nature et le sol. La relation clientèle est aussi très importante pour moi : la vente directe me donne l’opportunité d’expliquer comment on travaille et de transmettre notre passion », souligne le vigneron.
Il apporte une nouvelle dynamique au Clos Labrée, tout en accélérant le virage écologique pris par son père quelques années auparavant (désherbage mécanique, et utilisation de produits phytosanitaires naturels). Le jeune vigneron béarnais coordonne la plantation d’un demi-hectare supplémentaire pour la production du Jurançon et du Jurançon Sec.
« Il y a une réelle synergie entre les vignerons. On met en commun notre savoir-faire et nos compétences techniques. Il y a de la bienveillance entre nous », assure celui qui est également président des Vignerons indépendants du Jurançon.
La baisse de commandes engendrée par la pandémie a ravivé une ancienne flamme chez le Clos Labrée : celle de la polyculture. Thomas Pissondes a amorcé depuis deux ans un projet de diversification afin de développer une agriculture nourricière et devenir plus autonome. Quelques pommiers encore inexploités et les semences de pomme de terre ont servi à lancer ce projet.
Photos : Clos Labrée
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