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DECRYPTAGELe Tour de France 2023 ne passera pas par la Corniche

Sur le papier, ça avait de la gueule : une étape entre Amorebieta et Bayonne, avec un passage sur la Corniche, la merveille basque des merveilles… Pourquoi ça n’aura pas lieu ? Décryptage…
Photo de cyclistes

Parce que cette vision appartient désormais au passé. Depuis l’annonce du tracé de la 110e édition le mois dernier, de l’eau a coulé sous les ponts. Ou plutôt, la situation de la corniche s’est détériorée, par la faute de l’érosion. « C’est un tronçon d’un peu moins de dix kilomètres qui pose problème, et avait fait l’objet d’un premier avis défavorable de la préfecture et des communes concernées », informe le Département. Il est vrai qu’amonceler des dizaines de milliers de spectateurs sur cette portion, avec leurs voitures ou leurs caravanes ne semblait pas très judicieux. Tout comme y faire rouler la caravane publicitaire et les voitures officielles. Trop, c’est trop.

D’autant qu’on était averti. En novembre de l’année dernière, le sentier du littoral avait été définitivement interdit aux piétons, face au très haut risque d’effondrement sur la Corniche, entre Ciboure et le domaine d’Aizabia à Hendaye. Car en contrebas, la falaise est sans cesse grignotée par les vagues de l’Océan, ainsi que par les infiltrations d’eau de pluie. On a encore en mémoire l’effondrement inattendu d’un pan de la Corniche, qui avait suivi un attroupement de spectateurs, attirés par le spectacle dantesque de la vague de Belharra. Depuis, certaines portions ont été classées en « risque très fort d’effondrement ». Car chaque année, ce sont en moyenne 20 centimètres de roches qui disparaissent. Le Service géologique national a ainsi estimé que la côte pourrait perdre jusqu’à 27 mètres d’ici les trente prochaines années. Le danger est réel.

Quant à Christian Prudhomme, le directeur du Tour, il ne lui reste plus qu’à trouver une solution de remplacement. Comme celle consistant à effectuer un passage sur la départementale 810, l’ancienne nationale 10, ce qui affecterait la traversée de villages emblématiques, qui eux aussi, feraient de spendides images, vu d’hélicoptère. Réponse sous trois mois, le temps d’imaginer un nouveau tronçon pour remplacer les dix kilomètres de corniche. Mais sur le fond, peu importe, car le Pays basque est en majesté en cette édition 2013, avec un départ donné depuis Bilbao, une deuxième étape entre Vitoria-Gasteiz et Saint-Sébastien, et enfin Amorebieta-Etxano – Bayonne le lundi 3 juillet. Avant d’aborder Dax-Nogaro, Pau-Laruns puis Tarbes-Cauterets-Cambasque et Mont-de-Marsan – Bordeaux. Pas de doute, notre région va être privilégiée l’an prochain. Qui s’en plaindra ?

Dominique Padovani

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