La hausse du nombre de demandeurs d’emploi en novembre n’a fait que confirmer ce que la majorité des experts annonce : il ne pourra pas y avoir d’inversion durable de la courbe du chômage sans une croissance significative. La communication volontariste du président de la République et du gouvernement est jugée parfois sévèrement. Un scepticisme que l’économiste Nicolas Bouzou résume en quelques mots : « La baisse du nombre de demandeurs d’emplois est une mesure très administrative. Le seul indicateur qui compte, c’est le nombre de créations d’emplois dans le secteur marchand. Le gouvernement va tout faire pour baisser ce chiffre du chômage en multipliant les emplois aidés et en amplifiant les radiations, mais les gens sont très matérialistes, et constatent bien autour d’eux que le chômage ne baisse pas ».
Si la dégradation est moins importante qu’il y a un an, « on constate au mieux une stabilisation de la situation » ajoute l’OCDE qui ne partage pas l’optimisme du gouvernement. Pas plus que l’INSEE qui prévoit même une nouvelle hausse du chômage mi-2014. En fait, même avec une croissance du PIB de l’ordre de 1% en 2014, les emplois créés seront peu nombreux et ne prendront pas le relais des emplois d’avenir et autres emplois aidés. L’incompréhension face à l’étonnant pari de François Hollande d’inverser la courbe du chômage avant la fin de cette année gagne même les rangs de la majorité présidentielle et du gouvernement.
François Loustalan
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