Assassinats à Charlie Hebdo

L’acte de barbarie qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo a provoqué une émotion considérable dans le monde entier. Un acte qui n’est pas encore revendiqué, mais qui porte la signature de cette nouvelle forme de terrorisme menaçant toute la planète.

Un terrorisme difficile à combattre parce que porté par des femmes et des hommes embrigadés dans un fanatisme effrayant et capables de frapper partout à tout moment.

Hier, 3 d’entre eux se sont attaqués sauvagement à un symbole majeur, pas seulement celui de la liberté de la presse, mais surtout celui de dessinateurs qui n’ont pas eu peur de rester debout face aux menaces. Ils connaissaient le risque majeur qu’ils prenaient (ils étaient en permanence sous protection de la police) et pourtant ils ont poursuivi leur mission au sein de ce journal satyrique.

Les assassins sont partis en clamant « on a tué Charlie Hebdo ». Non ! A chacun de nous de montrer une volonté décuplée de refuser la peur et le renoncement pour vivre debout dans la dignité et la liberté. Face à la sauvagerie, nous sommes tous des Charlie.

Ce qu’il faut aussi savoir…

Hier en fin de matinée, Cabu, Charb, Tignous, Wolinski et 8 autres personnes ont été abattues par des terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo. 12 personnes assassinées dont ces 4  dessinateurs de renom, dont l’économiste toulousain Bernard Maris, chroniqueur à France Inter, dont deux policiers chargés de leur protection. Quatre autres personnes sont très gravement blessées, et luttent toujours entre la vie et la mort.

Ci-contre, le dessin de Charb (directeur de la publication du journal) publié cette semaine : horriblement prémonitoire.

Des milliers de messages et de personnes dans la rue

Depuis ce drame, des milliers d’internautes réagissent sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Jesuischarlie.

Hier soir des milliers de personnes se sont spontanément réunies dans les principales villes françaises et dans la région, comme à Pau, à Bayonne, à Biarritz, à Bordeaux, à Toulouse…

D’autres rassemblements sont annoncés aujourd’hui à Tarbes (17h30, avenue Bertrand Barrère) et à Montfort-en-Chalosse (18h, allées des Droits de l’homme) ; demain à Dax (12h30, place Roger-Ducos) ; samedi à Mont-de-Marsan (11h, place Saint-Roch).

La plupart des responsables politiques ont appelé à l’unité nationale face à cet acte barbare.

Des réactions et des dessins sont venus du monde entier pour condamner cette folie meurtrière qui a décimé la rédaction du journal satyrique.

Journée de deuil national

Demain sera une journée de deuil national et à midi un moment de recueillement aura lieu dans tous les services publics.

Les drapeaux seront en berne pendant trois jours.

Communiqué des éditeurs de presse

La communauté des éditeurs de presse est sous le choc après l’attentat d’une lâcheté et d’une gravité extrêmes perpétré aujourd’hui contre son confrère Charlie Hebdo.

L’ensemble des éditeurs exprime sa plus grande indignation et sa vive émotion, et souhaite marquer sa profonde solidarité vis-à-vis des équipes de Charlie Hebdo, et son soutien aux victimes, dont les deux policiers qui assuraient la protection de la rédaction, et à leurs proches.

Aujourd’hui, cet attentat terroriste est le plus grave que la France ait eu à subir depuis des décennies.

En s’en prenant à une rédaction, les auteurs de cet acte particulièrement odieux ont visé la liberté de la presse. Ils s’attaquent ainsi à la liberté d’expression et à la démocratie, valeurs républicaines fondamentales partagées par tous.

L’honneur de la communauté des éditeurs est d’affirmer plus que jamais sa solidarité avec ses amis de Charlie Hebdo pour la défense et l’illustration de la liberté de la presse.

Il est aussi de déclarer qu’elle ne cédera jamais aux menaces et aux intimidations faites aux principes intangibles de la liberté d’expression.

Les éditeurs et l’ensemble des collaborateurs de la presse française adressent leurs plus sincères condoléances aux familles et proches des victimes, ainsi qu’à l’ensemble des salariés de Charlie-Hebdo.

Les assassins identifiés

Les auteurs de ces assassinats ont été identifiés rapidement. Des opérations d'envergure ont été menées hier soir à Pantin, à Reims et à Charleville-Mézières (Ardennes).

Le plus jeune des suspects, Mourad Hamyd (18 ans), beau-frère d’un autre suspect, s'est rendu de lui-même au commissariat de Charleville-Mézières, se disant innocent.

Les deux autres suspects, les frères Chérif et Saïd Kouachi (ci-contre), dont le premier est un djihadiste connu des services antiterroristes, sont activement recherchés. Les deux hommes, nés à Paris et de nationalité française, sont "susceptibles d'être armés et dangereux", prévient la préfecture de police de Paris et "toute personne détenant des informations" les concernant est invitée à joindre le numéro vert 0805 02 17 17.