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La Maison Pariès prend du poids en gardant la ligne

Fondée il y aura bientôt 125 ans, la chocolaterie basque n’en finit plus d’affoler les compteurs et les papilles. Depuis 2017, une cinquième génération de la famille est aux manettes...
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Entre un chiffre d’affaires multiplié par 7 en 20 ans et des lancements de boutiques réguliers, le spécialiste des gourmandises basques s’est progressivement mué en belle PME de 70 personnes. Mais heureusement, les bonnes vieilles recettes, elles, n’ont pas changé.

C’est une histoire bien de chez nous, et sans nul doute l’une des plus édifiantes petites anecdotes de l’histoire du commerce bayonnais. Il paraît que Jacques Damestoy, cadet de famille de santé fragile, ne put exercer le métier d’agriculteur auquel on l’avait destiné.

Il se fit donc allumeur de réverbères à Bayonne. Un métier qui pouvait vous exposer de temps à autres à une mauvaise chute.

Mais fort heureusement, le malchanceux tomba et perdit connaissance devant la boutique d’une certaine… Madame Cazenave, dont le nom est toujours associé à la plus ancienne chocolaterie bayonnaise encore en activité. La bonne dame porta secours au malheureux, et c’est chez elle que Jacques Damestoy fit dès lors ses armes dans ce secteur, avant de lancer sa première boutique en 1895, puis ses propres ateliers en 1904. Moralité : si on a le choix, il vaut peut-être mieux se casser la figure devant une chocolaterie…

En 1914, l’affaire de Damestoy comptait déjà 4 boutiques, dont deux fraîchement ouvertes à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz, dans lesquelles officièrent deux de ses 4 enfants. Les chocolatiers durent renoncer à leurs établissements bayonnais pendant l’entre-deux-guerres.

La Maison Pariès porte le nom de Robert, petit-fils de Jacques Damestoy et illustre pâtissier auquel on doit le fameux « mouchou » (brillant cousin du macaron) et les premiers tourons de la maison, venus s’ajouter aux chocolats et aux célèbres kanougas (caramels fondants) du grand-père.

Au début des années 2000, à Robert succédèrent sa fille Françoise, accompagnée de son mari. Et depuis deux ans, une cinquième génération a pris le relais, en la personne de Céline Martin-Pariès.

Une demi-douzaine de recrutements prévus…

Depuis une vingtaine d’années, après un siècle d’existence, on peut dire que la petite affaire d’antan connaît une deuxième jeunesse, d’abord marquée par le fort symbole d’un retour à Bayonne en 2002, puis par d’autres ouvertures de boutiques à Urrugne (où ont aussi été installés de nouveaux ateliers il y a 10 ans), Saint-Sébastien et même Paris. Cette année, deux nouveaux points de vente ont été lancés à Espelette et à Bordeaux.

Entre temps, le chiffre d’affaires de la Maison Pariès a été multiplié par 7, atteignant les 7 millions d’euros l’an dernier, et le gâteau basque maison a fait son trou : il pèserait pour un tiers dans ces très bons résultats, avec paraît-il 1.500 pièces produites quotidiennement pour les différents magasins de l’enseigne.

À tout cela s’ajoutent aussi les confiseries et autres glaces et sorbets. Cet été, la maison s’est d’ailleurs classée à la deuxième place du top 10 Gault & Millau des glaces à la vanille françaises, juste derrière celles du glacier luzien Bargeton. Un joli tir groupé pour le Pays basque…

Le commerce du trisaïeul de Céline Martin-Pariès s’est donc désormais mué en belle PME de 70 personnes. Comptable de formation, la dirigeante s’est adjoint les services d’un ancien des biscuits Saint-Michel pour l’aider à en assurer le développement.

Ses parents ne sont pas totalement retirés de la belle affaire de famille. Ils continuent de gérer la vaste plantation de pieds de noisetiers à Urrugne (créée il y a 5 ans « dans le but d'être autonome pour la production du gâteau basque à la noisette, du praliné et de la pâte à tartiner »), ou encore le sourcing du cacao et de la vanille de Madagascar.

En dehors de ces deux ingrédients-clés, la maison s’efforce de travailler avec des produits locaux : le lait et les œufs sont d’ici, les amandes douces de l’autre côté des Pyrénées. Comme chaque année, les fêtes permettront de jauger l’activité : avec Pâques et la période estivale, Noël représente 50% des revenus annuels de l’entreprise.

On en profite pour rappeler qu’avec Coriolis Composites, la Maison Pariès sponsorisait les skippers Jean-Baptiste Daramy et Alexandre Hamlyn, engagés en Class 40 sur la récente Transat Jacques Vabre et arrivés au Brésil le 16 novembre, en 15ème position et en 20 jours, 4 heures, 24 minutes et 30 secondes. Bravo à eux !

Enfin, pour continuer de surfer sur la vague sucrée (et désormais sans gluten) de la friandise basque, l’entreprise prévoit de recruter 7 personnes d’ici deux ans : fondus de chocolat, à vos CV…

Pour tout savoir sur cette Maison, allez sur paries.fr

https://www.paries.fr

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