Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

TalentTom Williamson à Saint-Laurent-de-Neste

Installé en Bigorre, ce créateur artistique et artisanal de génie réalise des objets inédits, en conciliant travail intellectuel et manuel, tous deux indispensables à son équilibre…
WILLIAMSON 5
Drôle de parcours pour cet ancien étudiant à Sciences-Po Paris, qui débute en partant au Pérou le temps d’un échange universitaire, en tant qu’anthropologue et philosophe.

Tom Williamson restera finalement à Lima plus longtemps que prévu, et travaillera notamment au musée d’un grand hôpital psychiatrique. Il s’improvisera traducteur lorsque le muséographe de Strasbourg viendra inspecter l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, et les Mémoires de l’Académie royale des sciences - découverts dans les caves de l’hôpital -, et participera à leur restauration.

Après trois années passées en Amérique du Sud, il rentre en France et décide de se former auprès d’un compagnon ébéniste, pour décrocher un CAP de menuisier à Roubaix. Un grand écart entre ses études et ce travail très manuel. « Mais finalement, mon parcours est tout à fait cohérent », constate Tom. « À Science-Po, j’ai étudié l’entreprenariat-social, mais j’étais un peu gêné, car il me manquait tout le côté savoir-faire. Et aujourd’hui, je fais partie d’une coopérative d’activités, qui dépend elle-même de l’entreprenariat social. De plus, la menuiserie est un travail très intellectuel, assez proche de l’anthropologie en fait car je recherche des techniques anciennes, en voie de disparition ».

Si réflexion et manipulation sont donc nécessaires à ce jeune homme de 29 ans qui reconnait avoir tendance à tout intellectualiser, ce sont essentiellement les petits objets qui l’intéressent. Idéalement conçus avec de petites machines… et beaucoup de travail. Ses boucles d’oreilles par exemple, où de très fines feuilles de bois exotiques viennent décorer une structure en frênes ou érables locaux, relèvent plutôt de la marqueterie. Tom joue sur les veines et les teintes très variées de ces bois pour obtenir des motifs géométriques, évoquant les poteries amérindiennes.

Autre curiosité de cet artisan-créateur, les « cure-oreilles » personnalisables, objets en voie de disparition depuis l’arrivée des cotons-tiges, mais en passe de revenir sur le devant de la scène grâce à leur utilisation tellement plus écologique et résistante.

Bien entendu, Tom fourmille de projets annexes, comme un surprenant système à pédale musical. Autonome en énergie, il fonctionnera grâce aux volontaires pour pédaler, tandis que les autres danseront. « J’ai déjà un prototype à étoffer, avec plein de défis techniques tout autour. J’envisage de démarcher les étudiants dans les écoles d’ingénieurs, pour amener une réflexion sur les sciences et les techniques à travers ce projet évolutif » confie-t-il.

En attendant de faire un tabac lors de « soirées vélo-dansantes », on peut toujours se faire plaisir avec de belles boucles d’oreille et objets de décoration en bois - silencieux cette fois - en découvrant quelques-unes de ses créations à la boutique éphémère Stuff is back jusqu’à demain, 27 rue Thiers à Lannemezan.

A suivre sur sa page Facebook - cliquez ici

 

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi