L’unité Méthalandes, sortie de terre à l’initiative du Groupe Monnoyeur (via sa filiale Eneria) et de la Caisse des Dépôts, avait représenté un investissement de 20 à 25 millions d’euros. Pour mémoire, ce centre de plus de 5.500 m² devait employer 16 personnes pour traiter 153.000 tonnes de bio-déchets par an, dont 17.000 de déchets alimentaires et 136.000 d’effluents d’élevage, principalement du lisier de canard gavé, mais aussi du fumier de bovin ou de volaille.
Le processus de méthanisation devait permettre de tirer de toute cette biomasse un biogaz, converti ensuite en électricité, un digestat pouvant servir d’engrais (après séchage recourant à la chaleur dégagée par la production électrique) ainsi qu’une eau assainie pouvant logiquement être recyclée pour l’arrosage. La capacité théorique de l’unité, de 4,5 mégawatts, était censée couvrir les besoins annuels de plus de 30.000 personnes en électricité. Enfin, un bâtiment mis en dépression devait empêcher les nuisances olfactives.
Un beau challenge d’entreprise…
Malheureusement, l’usine n’a pas encore trouvé la rentabilité, semble-t-il du fait d’un processus de production bien pensé mais insuffisamment optimisé, ou encore des importants frais de transport associés à l’activité. Et tout ceci pendant que dans le même temps, les nuisances olfactives paraissent avoir été bien réelles…
Pour autant, le potentiel de cette idée demeurerait bien réel. C’est en tout cas le pari qu’a fait Xavier Labat en reprenant la SAS Méthalandes en novembre dernier. L’entrepreneur œuvrait déjà dans ce secteur, puisqu’il gère par ailleurs la société Labat Assainissement Vidange, basée à Aire-sur-l’Adour, opérant dans la collecte et le traitement des déchets et disposant de son propre centre de méthanisation.
Pour le rachat de l’usine d’Hagetmau et du fonds de commerce, il aura fallu débourser autour de 10 millions d’euros. La BPI et le Crédit Agricole ont accompagné Xavier Labat dans ce projet, qui prévoit en outre un nouvel investissement de 3 millions d’euros, appuyé par l’ADEME et la Région. L’injection de cette somme devrait permettre d’optimiser la production et de limiter les nuisances.
Il y a tout de même des raisons de penser qu’une rentabilité pourra finalement être trouvée. Pour l’heure l’entreprise, rebaptisée XL Méthalandes, n’exploiterait que 3 de ses 4,5 MW de capacité, soit celle de deux des 3 groupes électrogènes dont est dotée l’usine. Ce qui laisse un peu de marge, d’autant que pour des raisons réglementaires, l’entreprise ne peut encore exploiter pleinement sa production d’engrais et ses eaux assainies.
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
Photos : Eneria.
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