« En tant qu’enseignant-agriculteur, je voulais trouver une alternative pour développer l’agroécologie et produire autrement », raconte Jean-Marc Pécassou, l’un des fondateurs de l’association Lin des Pyrénées. C’est à l’occasion de ses recherches qu’il rencontre un agriculteur précurseur dans ce domaine.
Depuis 2008, Régis Cassaroumé cultive du lin oléagineux. Au début du 20e siècle, cette culture était largement répandue dans le bassin de l’Adour, notamment pour la filière textile. Mais il a été peu à peu remplacé par le coton, plus doux et plus facile à travailler. « Je cherchais une plante différente du maïs pour faire de la rotation dans mes cultures et qui pouvait facilement s’adapter au climat des Pyrénées », ajoute l’agriculteur.
La culture de cette plante a de multiples avantages. « Le lin est une bonne alternative, car elle nécessite moins d’intrants (produits phytosanitaires et engrais). Sa culture est également décalée par rapport au maïs : on sème en octobre puis on récolte en juillet ».
Aujourd’hui, la filière locale de lin se développe, se structure pour commercialiser la production.
Créer une filière d’excellence en Béarn…
Ensemble, Régis Cassaroumé, Jean-Marc Pécassou et Benjamin Moutet décident alors de créer l’association Lin des Pyrénées. « Notre objectif est de créer une filière d’excellence à taille humaine et de développer ce savoir-faire oublié en impliquant des agriculteurs et des acteurs locaux », souligne Christelle Bonnemason-Carrère, Docteur en géochimie qui vient d’intégrer l’association et participe au développement.
Actuellement, le Lin des Pyrénées fédère 12 agriculteurs, qui consacrent une quarantaine d’hectares à la culture du lin. « Nous avons beaucoup de demandes d’adhésion, mais nous ne voulons pas grossir trop vite. Nous privilégions surtout la qualité », assure Jean-Marc Pécassou.
En entendant parler de l’appel à projets les « Pyrénées, Territoires d’Innovation », lancée conjointement par le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et celui des Hautes-Pyrénées, l’association n’a pas hésité à y répondre.
« Les réunions entre les différents porteurs de projets nous permettent de rencontrer des personnes avec qui nous pouvons collaborer et établir des partenariats solides », ajoute-t-il. Grâce à l’investissement des Conseils départementaux des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, l’association béarnaise va pouvoir développer la culture du lin à l’échelon local avec de multiples applications.
Le lin, une plante aux applications variées…
Si les graines de lin sont majoritairement utilisées pour nourrir les bêtes ou les hommes, sa tige est quant à elle très prisée par les fabricants de tissu. À l’instar des Tissages Moutet, qui souhaitent renouer avec une lointaine tradition, remontant au XIXème siècle, dans laquelle l’entreprise familiale utilisait du lin des Pyrénées pour ses fabrications. Benjamin Moutet, à la tête de la société familiale basée à Orthez, participe d’ailleurs activement au développement de la filière du lin local, durable et de qualité.
La fibre de lin peut également être utilisée par l’industrie pour des développements maritime, terrestre et aéronautique, dans l’agro-alimentaire ou encore dans les cosmétiques.
Plus d’information sur le lin des Pyrénées, c’est ici
Retrouvez la démarche « Pyrénées, Territoire d’Innovations » en cliquant ici
Déjà publié : Le 64 et le 65 au cœur du projet, cliquez ici
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