Entre concerts de Fayçal et récitals flamencos ou de hip hop, on avait un peu oublié que Pau pouvait aussi se mettre au rock. Et pourtant, le festival Rock This Town est en train d’y prendre sa place, puisque jusqu'au 1er mai, il célèbre sa neuvième édition, avec en vedette Nina Simone, pas vraiment une rockeuse folle, mais une chanteuse de soul, qu’on avait eu l’occasion d’entrevoir à Pau en 1983.
Ce qu’il faut savoir…
Un sacré retour en arrière pour les plus anciens d’entre nous, puisque Nina était arrivée sur la scène du Festival de Pau complètement défoncée, ou fin beurrée, allez savoir, n’achevant même pas ses chansons, dans ce style chaloupé qu’Amy Winehouse allait faire sien. Un souvenir à effacer, tant pour elle que pour nous, après tout, 36 ans après, il y a prescription, alors en voiture, Simone !
Encore qu’un tel événement ne risque pas de se reproduire, puisqu’elle n'était pas sur scène, mais la vedette d’un documentaire présenté au Méliès, intitulé « The Amazing Nina Simone » (l’étonnante NS) qui en fait une militante de l’anti-racisme. Nous, on veut bien, mais c’est l’interprète qu’on aime.
Ce qui fait l’originalité du festival, c’est qu’il mélange les genres. Ainsi, mercredi on a pu voir un documentaire d’Amy Berg, intitulé « Janis », la petite Joplin disparue comme bien d’autres à 27 ans, tandis que le club Durango du Hédas se transformait en piste de rock, toutes époques confondues.
Jeudi, c'était retour au cinéma pour « The Rocky Horror Picture Show », un film culte montrant un couple bcbg prisonnier d’une maison hantée, sous des sons terriblement efficaces. Un concert a suivi, mené par Fumaça Preta, venu de Brighton et d’Amsterdam.
De nouveau sur le grand écran, on a pu visionné ce vendredi 29 avril le film phare de la contre-culture américaine « Vanishing Point », de Richard C. Sarafian, un road-movie allumé faisant penser à « Easy Rider ». Et sur scène, The Fleshtones, un groupe américain de « garage rock », né dans le quartier new-yorkais du Queens, composé de vétérans qui ont su garder l’essence du rock.
Ce samedi, place au film « Mémoire de Blues » de Jacques Gasser, suivi d’un concert de Bo Weavil.
Le premier mai se tiendra le Salon du disque à Billère (entrée libre), tandis qu’au Méliès, sera projeté une rareté musicale, « Stamping Ground Festival 1970 », avec les Pink Floyd, Canned Heat, Santana, Jefferson Airplane, The Byrds, T. Rex et bien d’autres, un Woodstock européen puisque tenu à Amsterdam, parfaitement méconnu. Puis retour sur Billère pour « On ! Gunquit » un groupe londonien qui déménage.
Le programme est foisonnant et festif, les tarifs rikikis. Autant de raisons de ne pas manquer ce rendez-vous musical et joyeux.
Et si on vous demande ce que signifie Rock This Town, prenez un air supérieur et répondez qu’il s’agit bien sûr d’une chanson des Stray Cats, le trio mené par l’impeccable Brian Setzer et sa banane.
Merci ? Non, vraiment pas de quoi !
Informations sur la page Facebook du festival
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