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Curer les lacs par pompage et épandre les surfaces agricoles dans un même temps

C’est la méthode innovante qui va être expérimentée le mercredi 8 mars, au lac de Gelotte à Beaucaire-sur-Baïse. Explications avec Pascal Leboucher, président de l’Association Départementale d’Aménagement Foncier du Gers.
Une vue de la drague sur le lac qui va expérimenter le curage par pompage, avec les champs autourChambre d'Agriculture du Gers
Dans les années 70/80, l'Adaf 32 a accompagné plus de 280 propriétaires exploitants pour construire des lacs collinaires, dont une partie sur cours d'eau. Le problème de ces vieux lacs, qui ne s’assèchent pas, vient de l’impossibilité à les curer, alors que 25% sont fortement envasés.
Chambre d'Agriculture

« Il fallait donc trouver une solution innovante, et nous avons travaillé pendant plus de quinze ans avec l’entreprise Nemeau, de Saint-Julian près de Tarbes, pour arriver à mettre au point ce système de pompage de sédiments à l’aide d’une drague flottante. La nouveauté de ce système de curage doux, qui protège poissons et écrevisses sans impacter la flore, c’est qu’il permet d’épandre immédiatement la bouillie issue de la vase aspirée sur les surfaces agricoles autour du lac » explique Pascal Leboucher.

Un protocole a été élaboré avec l’entreprise de matériel d’irrigation OTEC 40, installée à Montestruc, et l’entreprise Sophye, de Samatan, afin de cartographier le lac, évaluer les m³ de sédiments à pomper, et les parcelles alentours pour savoir où répandre la bouillie.

« Le lac qui va servir à la première expérimentation appartient à la famille Maestrojuan, qui envisage de l’utiliser pour irriguer ses vignes du Domaine d’Entras et ses cultures si besoin. On a évalué 6 000 m³ de vase à enlever, ce qui représente 3 à 5 semaines de curage. Deux autres sites seront ensuite testés, à Miradoux et Lupiac, avant de valider le protocole avec les trois entreprises en toute sécurité. C’est grâce à une enveloppe de 60 000€ dans le cadre du plan France Relance que l’on a pu lancer ces trois expérimentations, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture, la FDSEA et les JA du Gers » précise le président de l’ADAF 32.

Le système sera forcément appelé à se développer, car l’association estime que sur les 15 millions de m³ d’eau des lacs de ses adhérents, la vase en représente au moins trois millions, ce qui constitue donc un sérieux challenge.

« Avec cette méthode de curage doux, qui n’impacte pas l’environnement, nous souhaiterions que la règlementation et les contraintes administratives soient allégées. Cela inciterait les propriétaires à avoir recours au curage par pompage, plutôt qu’à l’assèchement qui nécessite beaucoup plus de temps et n’est pas sans conséquence sur la faune et la flore aquatique. Surtout à l’heure où le changement climatique et la gestion de l’eau sont au centre des préoccupations ».

Le “top départ” de l’expérimentation aura lieu le mercredi 8 mars, avec inauguration à 11 heures. Il sera possible de visiter le site de 10 heures à 12 heures, et de 14 heures à 17 heures, chez Michel Maestrojuan, à l’EARL Bordeneuve-Entras à Beaucaire-sur-Baïse. Restauration sur place - Plus d'informations adaf32

Marielle Fourcade

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