Depuis sa création en 1981 par 5 amis qui souhaitaient créer des emplois hors de l'activité touristique du Pays basque, l'activité d'Alki est concentrée à Itxassou, dans le même atelier. « Bien sûr, il a évolué depuis. Nous avons rajouté des bâtiments, des ailes, il a été agrandi et modernisé », explique Eñaut Jolimon de Haraneder, directeur de la coopérative depuis deux ans. Mais pour suivre son développement et ses ambitions, Alki devait s'équiper des outils adéquats.
C'est ainsi que le projet d'un nouvel atelier a vu le jour du côté de Larressore. Et ne parlez pas d'usine, Alki insiste, c'est un atelier. « Il y a un savoir-faire très artisanal dans notre production, car notre mobilier passe très concrètement entre les mains de nos collaborateurs. Nous avons aussi des outils de haute technologie pour suivre la demande, mais cela reste une philosophie très artisanale ».
Une philosophie qui sera conservée dans les nouveaux locaux de l'entreprise par les (pour l'instant) 42 collaborateurs. « L'idée est de pérenniser ces emplois, puis d'en créer de nouveaux. Nous allons doubler la superficie, passant de 4400m² à 8500m², donc nous souhaitons également doubler les postes. Le tout dans un lieu agréable, avec des équipements modernisés, pour de meilleures conditions de travail ».
Car au-delà d'un nouvel atelier, Eñaut Jolimon de Haraneder souhaite que ce lieu soit un véritable « campus, un lieu d'échanges ». Ainsi, un showroom devrait être créé, et un espace devrait être ouvert au public. « L'idée serait aussi de promouvoir la culture locale. Nous souhaitons que ce lieu soit bien plus qu'un simple outil de production. Nous souhaitons pleinement nous investir dans le territoire ».
Transition toute trouvée pour parler des investissements d'Alki. Bien qu'Eñaut Jolimon de Haraneder n'ait pas souhaité communiquer le coût de ce nouvel atelier, on peut imaginer la dimension du projet à la subvention de 600.000 euros octroyée par la Communauté d'Agglomération du Pays basque ainsi que du conseil départemental à hauteur de 300.000 € par institution. « C'est un projet très important, à la hauteur de nos ambitions ».
Un coût que l'on imagine donc très conséquent, qui s'explique par un cahier des charges très strict afin de créer un bâtiment le plus responsable possible. « Nous avons toujours eu une affinité avec l'environnement, notre mobilier étant majoritairement en bois. Et cette relation se matérialise aujourd’hui dans ce nouvel atelier ».
Un bâtiment qui ne sera pas équipé de chauffage (ni de climatisation), mais uniquement d'une isolation très travaillée, un bâtiment qui ne sera que très peu éclairé artificiellement, avec de grands puits de lumière naturelle créés, et un bâtiment qui verra des panneaux photovoltaïques décorer ses alentours afin de créer de l'énergie qui sera ensuite consommée sur place. « Ça a été un sacré défi pour les architectes ! », plaisante Eñaut Jolimon de Haraneder.
Un défi relevé haut la main par le cabinet Leibar et Seigneurin, qui va donc permettre à Alki de relever ses propres défis. « Nous souhaitons continuer à nous développer et à développer des collections pour pérenniser les emplois déjà en place et en créer de nouveaux. Puis nous souhaitons également développer notre marché international. Après la crise sanitaire, notre activité était à 70% en France et à 30% à l'international. L'objectif serait de retrouver un ratio comme avant la crise sanitaire, à savoir 60%/40% », parachève Eñaut Jolimon de Haraneder. Pour information, Alki c'est un chiffre d'affaires de plus de 7 millions d'euros en 2021, avec des clients partout dans le monde : Canada, États-Unis, Suisse, Belgique, Japon, Maroc, etc.
Timothé Linard
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