« J’ai des souvenirs incroyables ici, ça a toujours été un lieu très vivant, avec tout le temps du monde. J’aimais beaucoup servir les gens ou avec ma petite toque de cuisinier pour aider mon père. C’est un lieu chargé d’émotion pour moi », confie la nouvelle propriétaire, qui a repris l’affaire en septembre 2021.
Pourtant, Amandine Lansalot-Matras ne se destinait pas à reprendre l’affaire familiale. Elle a travaillé un certain temps dans l’animation, après une licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) à Tarbes. « En 2017, quand mon père m’a annoncé qu’il prenait sa retraite et allait fermer le bar, j’ai eu un choc. Ça a été le déclic, je ne me voyais pas l’abandonner », raconte-t-elle.
Avant de reprendre l’activité, des travaux de rafraichissement se sont imposés, tout comme la fermeture des chambres d’hôtel, dont la rénovation représentait un budget trop important, mais surtout conserver l’âme de ce lieu, ses chaises, ses tables en fer forgé, son bar imposant en chêne massif et son carrelage d’antan.
Une restauration simple, de qualité et locale
Il y a tout d’abord un coin bar traditionnel, puis un salon de thé (à la place de la salle de restauration utilisée par le père) avec un piano et des canapés. Amandine Lansalot-Matras propose un service de restauration le midi, avec des tartes salées, des entrées avec ou sans viande, un plat du jour et deux ou trois desserts en fonction de son emploi du temps. « On tourne à 20-25 couverts tous les midis. Je ne pensais pas que ça allait aussi bien marcher ! C’est génial ».
Le soir, Au Pais change de registre, avec des tapas, des planches de charcuteries à partager, du houmous maison… Si la cuisine y est simple, elle y est pourtant généreuse et exclusivement locale. Amandine se fournit en effet auprès de petits producteurs du coin : la charcuterie vient de Morlaàs, Barinque, Coslédaà-Lube-Boast, tout ce qui est fruits et légumes sont béarnais ou au moins français, les poulets et les œufs viennent d’une ferme de Lombia…
Les amateurs de rugby croisent ceux de la belote
Un public très différent se retrouve Au Pais, les habitués y viennent pour partager les dernières nouvelles, regarder les matchs de foot ou de rugby… Bref, faire passer le temps. À côtés d’eux, des collégiennes s’attablent pour réviser leurs cours ou faire leurs devoirs.
Tous les premiers mardis du mois, la soirée chants béarnais rencontre un petit succès. En parallèle, tous les premiers vendredis du mois, Au Pais organise une soirée irlandaise avec des musiciens professionnels qui viennent pour s’amuser. Plusieurs évènements musicaux y sont également organisés durant l’année, comme à l’occasion de la fête de la musique.
L’association de skateboard du village y a également ses habitudes. « Je voulais créer un endroit de vie où des publics très différents peuvent se rencontrer, c’est une réelle fierté pour moi. Parfois, des parents viennent avec leurs enfants à la sortie de l’école pour passer un moment », avoue-t-elle, avant d’ajouter « demain, nous allons organiser notre première soirée tarot. J’espère que ça va bien marcher et devenir un vrai rendez-vous, car mes grands-parents adoraient y jouer ».
Parmi ses projets, Amandine aimerait aménager la cour extérieure de l’établissement pour en faire une sorte de bar-guinguette estival. « C’est beaucoup d’émotion d’avoir repris le bar familial, je ne réalise pas encore d’avoir réussi à réaliser ce projet. J’espère que je ferai aussi bien que mes parents et que ma grand-mère et que ce bar restera longtemps dans la famille ».
Noémie Besnard
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