Petit frère de l’Étang blanc, un poil plus au nord, l’étang noir est un lieu onirique et envoûtant. Autrefois fréquentée par l’écrivain et biologiste Jean Rostand, classée réserve naturelle nationale en 1974, cette zone humide est l’exemple parfait d’un vestige d’ancien écosystème landais, avec sa forêt marécageuse primaire, ses tourbières, son ruisseau, et bien sûr cet étang au fond vaseux, assez profond, qui lui confère cette palette de couleurs sombres faisant son charme, son nom et sa réputation.
Cet écosystème, d’une grande richesse, se compose d’une multitude d’espèces animales, dont 112 d’oiseaux et une trentaine d’odonates, l’ordre d’insectes auquel appartient la libellule. Certaines espèces y sont d’ailleurs suivies à la loupe, comme la cistude d’Europe (tortue des marais) ou le balbuzard pêcheur, dans le cadre d’un programme porté par la réserve du Marais d’Orx. Et même au microscope…
En ce moment, la réserve de l’Étang noir, qui compte 4 salariés permanents, est en pleine « détermination des exuvies d’odonates récoltées durant le printemps et l'été ». On traduit : l’exuvie est l’enveloppe larvaire laissée par la libellule lors de sa dernière mue. Son examen permet de déterminer quelle espèce d’odonate l’a abandonnée et de prouver la reproduction de celle-ci. La collecte de ces « peaux » permet en outre d’estimer les populations d’espèces comme la cordulie à corps fin (libellule protégée au niveau national), voire de détecter la présence de certaines, peu représentées ou difficiles à observer autrement. Pour le reste, les zoologistes en herbe rencontreront sur place hérons pourprés, lézards vivipares, papillons « œdipe », loutres et râles d’eau. Entre autres…
Des animations originales dans un cadre unique…
Aulnes, saules, carex, fougère royale, droséra intermédiaire (gare à toi, moucheron !) ou encore « le très rare mouron à feuilles charnues », qui ne subsisterait plus que dans 6 localités françaises… et toutes landaises : la réserve hébergerait un total de plus de 200 espèces végétales. Voilà donc pour l’aperçu des merveilles de la nature que l’on pourra observer en se promenant le long du parcours sur caillebotis proposé au visiteur, guidé ou non. Et si la belle saison s’est achevée, il y en a bien 4 du côté de l’Étang noir : l’accueil de la réserve est ouvert à l’année, en ce moment du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Et l’on ne cesse d’ailleurs pas de s’y activer. Début octobre, l’Étang noir était l’un des 13 sites du bassin de l’Adour qui participait à l’opération néo-aquitaine des « 48h nature » avec des manifestations et animations gratuites pour tous les publics.
Fin septembre, une réunion s’y est aussi tenue pour plancher sur le futur aménagement de la maison d’accueil et de ses abords. Et avant cela, outre les animations habituelles que sont les visites guidées et les opérations de sensibilisation à l’environnement et à la biodiversité, une belle expo photo a été installée au mois d’août sur le parcours, en partenariat avec l’asso dacquoise « Des mains et des signes », qui promeut la langue des signes française et resserre les liens entre sourds et « entendants ».
Autre exemple marquant : il y a deux ans, la réserve avait accueilli l’aquarelliste et dessinateur Nicolas de Faveri, illustrateur naturaliste, qui a travaillé à la création du très beau livret de découverte du site, mais aussi animé des demi-journées de stage pour peintres amateurs et/ou confirmés.
Cette réserve sortie d’un rêve, tout comme les sites d’Arjuzanx et du Marais d’Orx, est gérée par un syndicat mixte œuvrant dans les Landes à la protection et à la sauvegarde des espaces et habitats naturels, à leur valorisation écotouristique et à la sensibilisation du public.
On vous recommande en tout cas la balade vers « l’autre » étang de Seignosse : elle vaut franchement le détour !
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