Abonnez-vous
Publié le

Angela, la DJ productrice montoise qui fait danser les Caraïbes

Née dans les Landes en 1991, ce n'est qu'il y a 4 ans qu'elle s'est pleinement lancée dans la musique. Parti pour les États-Unis, le Covid l'a bloqué en Martinique, d'où elle n'est plus jamais partie, se faisant un nom sur la scène afro-caribéenne...
Angela avec une platine regarde le ciel dans la jungle.Photo : Angela.
De son nom complet, Angela Lucas reste très attachée à son territoire natal. Elle a d'ailleurs eu l'occasion de se produire sur la scène de Musicalarue, l'un des grands rendez-vous de son été, avec Garorock, All Day In, et le Baccha Festival...

Depuis sa plus tendre enfance, Angela Lucas est une grande passionnée de musique. « De manière compulsive même ! J'avais toujours mon Walkman, puis mon MP3 », explique celle qui est née à Mont-de-Marsan il y a 32 ans. Une passion qui, selon elle, lui viendrait de sa grand-mère paternelle, ancienne gérante d'une guinguette. « Pourtant, je n'ai jamais vraiment chanté, ni joué d'un instrument. À vrai dire, je n'ai jamais pris le temps de travailler ces domaines ».

Petit à petit, c'est vers le mixage et donc le rôle de DJ qu'elle s'oriente, là aussi sans s'y plonger pleinement, du moins, dans un premier temps... « J'ai rencontré des gens qui ne m'encourageaient pas forcément. Ils me disaient que j'étais trop vieille pour apprendre et me lancer, ou qu'en tant que femme ça serait trop difficile. Je pense que c'était aussi un miroir de mes peurs et de mes doutes. Puis un jour, lors d'un festival, j'ai rencontré un producteur qui m'a demandé pourquoi je ne m'étais jamais lancée. Quand je lui ai expliqué, il m'a répondu que ce n'étaient pas des raisons valables. Ça a été un déclic ! ». À peine rentrée de ce festival, Angela Lucas achetait du matériel et devenait Angela.

Après une première prestation « par accident », en remplacement d'un autre artiste, la musicienne ne voulait pas s'arrêter. « J'avais ouvert la boîte de Pandore ! J'y avais pris goût ». Elle s'intéresse alors à la Musique Assistée par Ordinateur (MAO), et décide de partir à Miami pour perfectionner son art. « Sur la route, je voulais faire un arrêt chez ma meilleure amie, en Martinique. Sauf qu'une fois là-bas, le monde entier a été confiné ! ». Une situation dont elle a entièrement tiré profit, puisqu'elle s'est grandement inspirée de la culture musicale et des talents locaux. « J'ai beaucoup appris. Il y a un très haut niveau, donc pour se démarquer, il faut être encore meilleure. Ça nous tire forcément vers le haut ».

Photo : Angela.

Aujourd'hui, c'est donc dans des sonorités afro-caribéenne, mélangées à de la musique électronique, qu'Angela s’épanouit. « J'ai toujours eu un attrait pour cet univers, pour les musiques qui bougent plutôt que pour les musiques tristes ». Un moyen aussi de partager des messages d'amour, de bienveillance, de partage, qui lui sont chers. « On a la possibilité de s'exprimer, donc on a une certaine responsabilité. C'est ce qui me plaît le plus d'ailleurs dans mon métier. J'aime voir comment, grâce à une musique, on peut transformer l'état d'esprit d'une personne, comment on est capable de créer des émotions positives ».

Cet été, elle a pu ainsi faire danser plusieurs dizaines de milliers de personnes : à Garorock, en juin, au All Day In Music Festival, le plus gros festival de Guadeloupe, et à Musicalarue, dans ses Landes natales. Ce weekend, elle participera également au Baccha Festival, le plus gros rendez-vous de Martinique. « Je suis tellement reconnaissante de tout ce que je peux vivre en si peu de temps ! », ajoute celle qui vit aujourd'hui de sa musique. Son ascension et sa notoriété lui a d'ailleurs permis de créer le Tiki Island Festival, son propre rendez-vous musical dont la prochaine édition aura lieu début Novembre, en Martinique.

« J'ai des objectifs, mais je préfère les garder pour moi. Ce qui m'importe aujourd'hui, c'est de donner des bonnes énergies aux gens. C'est mon leitmotiv », poursuit Angela qui rêve d'un avenir « grandiose » de par la portée solidaire que peut avoir sa musique. « J'ai envie, à ma façon, de pouvoir aider les femmes et les jeunes dans la musique, leur montrer que c'est possible ». Et ça passe d'ailleurs par la sortie d'un EP, en fin d'année, mêlant des remix et des créations personnelles de l'artiste. Alors tendez l'oreille...

Timothé Linard

Plus d'informations sur la page Facebook

Photo : Angela.

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire