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Le mohair tout doux des chèvres angora de la Ferme Mondéry

À Couloumé-Mondébat, Anne-Laure Poux élève ses chèvres pour la qualité exceptionnelle de leur toison. Passionnée, elle nous explique le rôle de la SICA Mohair qui structure la filière nationale de manière unique au monde.
Elle rêvait d’une vie en plein air, au contact d’une nature qu’elle pourrait sublimer grâce à ses études d’ingénieur paysagiste. Mais Anne-Laure Poux fait partie de cette génération qui grandit tandis que l’ordinateur s’impose dans notre quotidien, pour finalement être enfermée dans un bureau face à un écran.

« L’ordinateur est apparu dans le métier au moment de mes études, et je me suis retrouvée à l’arrivée à travailler pour un parc naturel régional, derrière un écran. J’avais l’impression de brasser une énergie monstrueuse pour pas grand-chose au final. J’ai alors éprouvé ce besoin d’être à l’extérieur, et de faire des choses qui avaient du sens pour moi » raconte l’éleveuse de chèvres angora, installée depuis 2016 à Couloumé-Mondébat, non loin de Plaisance-du-Gers.

 C’est lors d’un volontariat au Québec en 2011 qu’elle découvre cette race caprine des montagnes du Népal, avec un véritable coup de cœur. Au point de garder en tête l’idée d’une reconversion une fois rentrée en France. Elle passe toutes ses vacances à faire des stages chez des éleveurs pour y apprendre le métier, et quitte son emploi pour s’installer sur la ferme de son grand-père.

Elles s’adaptent très bien au chaud ou au froid, car leur toison est isolante 

« J’ai commencé avec 28 chèvres, venues de la région de Béziers. J’en ai 22 aujourd’hui. C’est un petit troupeau, il faudrait que je le grossisse un peu, mais je suis seule avec deux enfants. Elles s’adaptent très bien au chaud ou au froid, car leur toison est isolante. Le facteur limitant, c’est plutôt l’humidité. J’ai eu un gros coup de stress récemment, car j’étais à court de foin après la sècheresse de cet été, et tout mon réseau se retrouve dans le même cas. Heureusement, un voisin a pu me dépanner ».

Anne-Laure fait partie de la SICA Mohair , coopérative nationale basée à Castres qui permet depuis 40 ans de structurer la centaine d’éleveurs de chèvres angora de toute la France. Travail sur l’amélioration de la génétique, sur les techniques d’élevage, de tri des toisons…

Nous sommes le seul pays au monde à être autant structuré au niveau national 

«  Cet aspect collectif fait qu’il y a une forte exigence et que l’on propose une finesse de poils exceptionnelle, avec un mohair qui ne gratte pas. Nous sommes le seul pays au monde à être autant structuré au niveau national, car dans les autres pays producteurs, la Turquie, l’Afrique du Sud, l’Asie ou le Texas, ce sont surtout de grosses fermes indépendantes. Mais notre point faible, c’est la communication. Alors nous avons créé la marque, “Le Mohair des Fermes de France” .

Tous fonctionnent sur le même modèle : en tant qu’éleveurs, ils assurent la production de la matière première, trient les toisons et les mutualisent à la SICA, où une employée se charge de les envoyer à la filature dans le Piémont italien, la seule étape qui ne se passe pas en France. Puis la production part dans le Tarn pour la teinture, et chez les différents façonniers tricoteurs ou tisserands. « Nous pouvons aussi récupérer du fil en gros et proposer nos propres créations, comme je le fais ».

Pour découvrir la douceur, la chaleur et la finesse exceptionnelle de ce mohair, on file au stand d’Anne-Laure sur le marché du samedi matin à Auch, on prend rendez-vous pour visiter sa boutique à Couloumé-Mondébat, ou on commande directement sur son site.

Marielle Fourcade

Voir le site internet de la ferme Mondery

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