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Publié le

1500 COUPS DE POUCEUn appel à témoignage pour retracer l'histoire des femmes et des hommes de l'Adour

Sophie Lefort, Chantal Boone, historiennes, et Gilles Kerloc'h, archéologue fluvial, ont décidé de travailler ensemble à la synthèse de près de 500 ans d'histoire, du 17e siècle à nos jours...
Une photo d'une embarcation sur les bords de l'Adour.
Objets, photos, archives, souvenirs... Autant de sources matérielles ou immatérielles qui sont recherchées par le groupe de travail, et qui seront déclinées, début 2024, en un livre sur les embarcations, objets de pêche, et chantiers de construction de bateaux de l'Adour.

L'idée est venue suite à une première exposition sur le fleuve. « Dans le cadre de “Adour, d'eau et d'hommes", j'ai rencontré Sophie Lefort. Plus tard, nous avons également rencontré Gilles Kerloc'h, et nos centres d'intérêt communs pour l'Adour nous ont donné envie de travailler ensemble afin de réaliser une synthèse de l'histoire de ce fleuve, du 17e siècle à nos jours », commence Chantal Boone. Un projet qui se lance en 2021, sur la base de la première exposition, dont les recherches avaient, elles, commencées en 2017. « Il y avait déjà plusieurs études sur ce sujet, mais aucun travail de synthèse ».

COUP DE POUCE

Pour ce faire, un appel à témoignage a été lancé. « Vous avez des souvenirs sur le fleuve Adour et ses affluents et souhaitez les partager, vous conservez des objets, êtes dépositaire de savoir-faire… Vos témoignages sont susceptibles de nous intéresser ! ». Sont ainsi recherchés, des témoignages oraux et écrits, des photos, des vidéos, des objets, et autres documents divers et variés. « Pour cet appel à témoignage exceptionnel, les Archives départementales des Landes deviennent temporairement notre intermédiaire. Elles réceptionnent les informations transmises grâce à notre appel à témoignage, les conservent, puis nous les envoient ».

Vous pouvez ainsi contacter les Archives départementales des Landes par courrier, au 25 place du 6e RPIMA, 40025 Mont-de-Marsan, ou par mail. Attention à bien ajouter, sur votre mail ou votre courrier, la mention « Appel à témoignage Adour ».

Gilles Kerloc'h.
Photo : Pierre Radajewski.
Sophie Lefort.
Photo : Éric Lefort.

« Nous souhaitons retracer l'histoire des femmes et des hommes de l'Adour et de ses affluents, comprendre leurs habitudes, pourquoi ils utilisaient tel ou tel objet, comment c'était fabriqué, avec quels moyens, etc. ». Un travail de recherche complet, très vaste, qui sera en partie décliné dans un livre dédié aux embarcations, objets de pêches et aux chantiers de construction de bateaux. « C'est la spécialité de Gilles Kerloc'h qui plonge beaucoup dans l'Adour pour retrouver des embarcations noyées ». Mais le trio ne s'interdit rien pour l'avenir, en imaginant une nouvelle exposition, un autre livre, voire une présentation plus visuelle, « plus cinématographique... »

Car une chose est certaine, il y a de quoi faire ! « On se rend compte qu'il y a des spécificités en fonction des territoires. On parle des “pays de l'Adour“, et grâce à ces recherches, cela prend tout son sens. Ces territoires, qui fonctionnaient alors comme plusieurs petits pays, sont d'ailleurs très proches des territoires de l'Adour que l'on connaît aujourd'hui, avec des différences, mais aussi des permanences ».

Paradoxalement à ce que l'on pourrait penser, selon Chantal Boone, il y a une réelle continuité entre le 18e siècle et aujourd'hui. « C'est évident que le modèle économique qui avait permis le développement de la zone autrefois est très différent aujourd'hui, mais il y a des persistances. Par exemple, la pêche et la problématique des ressources ont toujours existées ! Il y a également toujours beaucoup de travail agricole et viticole autour du fleuve. Et les activités de loisirs, qui se sont développées dans la deuxième moitié du 19e siècle, sont encore importantes aujourd'hui ».

Un travail que le trio ne compte pas arrêter de sitôt. « On espère que l'aventure durera ! Ce qui est certain, c'est que l'on continuera sûrement, après, à travailler sur des sociétés de rivières », conclut Chantal Boone. En attendant, cap sur 2024, et la sortie de ce livre, premier témoin concret d'un vaste travail de recherche.

Chantal Boone.
Photo : Sophie Lefort.

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