« Avec 452 tonnes distribuées en 2022, la Banque Alimentaire du Gers semble avoir atteint son plafond de verre. Nous représentons, avec nos 28 associations partenaires, 60% de l’aide alimentaire distribuée. La raréfaction de nos approvisionnements vient du fait que les entreprises ont de moins en moins d’excédents, et que la GMS gère différemment ses produits en fin de vie. De plus, en raison de l’inflation, les aides européennes se traduisent par une diminution des denrées, alors que nous enregistrons une hausse de 7% du nombre de nos bénéficiaires. Nous sommes dans l’obligation d’acheter certains produits, ce qui grève bien évidemment notre budget » explique Pierre Buffo, président de la Banque Alimentaire du Gers.
Si les Restos du Cœur font l’actualité ces derniers temps, la galère est commune à l’ensemble des associations pour toutes ces raisons. Mais Pierre Buffo souligne le fait que l’organisation ici est différente. « Nous séparons bien les différentes activités entre la collecte des denrées, et la distribution alimentaire faite par nos partenaires. Et nous essayons d’anticiper ces difficultés de diverses façons. »
Depuis plusieurs années en effet, un partenariat étroit lie la Banque Alimentaire avec les entreprises s’engageant dans la RSE, qui dégagent aux salariés qui le souhaitent une journée de travail pour participer aux collectes. Une autre réflexion avec les équipes a également amené à développer des partenariats avec des entreprises donatrices locales, tout en réinvestissant l’aide financière en “circuits fermés” et courts en achetant sur leur territoire. Enfin, la présence d’ateliers sur les lieux de distribution vise à accompagner les bénéficiaires vers une sortie de la précarité.
Aux ateliers cuisine (lorsque les associations sont équipées), s’ajoutent des ateliers santé avec présence d’infirmières de Gers Solidaire et du bus dentaire de la Croix-Rouge, des ateliers accès aux droits en liaison avec la CAF, gestion d’un budget avec la Banque de France, économie d’énergie en collaboration avec Enedis, aide numérique avec des conseillers, et réinsertion en partenariat avec AG2I. « Ces différentes activités et missions sont rendues possibles grâce à l’aide et au soutien de l’État et du Département, qui ont toujours été à l’écoute de nos problèmes et préoccupations » rappelle Pierre Buffo.
L’objet de la réunion était aussi d’échanger autour du fonctionnement de chaque association, pour pouvoir s’en inspirer. Soladour à Riscle et La Croix-Rouge de Mirande ont ainsi fait part de leur expérience en matière de distribution. « Nous partageons le travail avec les salariés et bénévoles de la Banque Alimentaire et les associations qui sont en contact sur le terrain pour la distribution. Nous devons partager aussi toutes les informations, avec pour objectif d’être le plus efficace possible afin de pouvoir répondre à la demande sans cesse croissante des bénéficiaires » relève Bernard Fabris, vice-président de la BA et chargé des relations avec les 28 partenaires.
« C’est tout l’intérêt du maillage du territoire par ces associations qui sont au contact des personnes en difficultés jusque dans les plus petits villages. Si l’on veut pouvoir satisfaire tout le monde, elles doivent être de plus en plus vigilantes sur la demande des bénéficiaires. Pour les sortir de l’aide alimentaire, il faut les accompagner vers la réinsertion » souligne Pierre Buffo, avant d’annoncer les prochaines dates de la collecte qui aura lieu les 24 et 25 novembre 2023.
Marielle Fourcade
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